Au Brésil, face à l’épidémie grandissante de fièvre jaune, les autorités ont lancé de grandes campagnes de vaccination, dans les villes les plus touchées, comme São Paulo, la capitale économique, et Rio de Janeiro, où tout le pays se prépare au carnaval et où les touristes affluent. Et il y a urgence. Le stock de vaccins baisse dangereusement alors que plus de 20 millions de personnes devraient être vaccinées d’ici la mi-février.
avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Dans le petit centre de santé, au pied de la favela, une trentaine de personnes attend patiemment. Abandonné sur une chaise, un quotidien dont la Une annonce une nouvelle victime de la fièvre jaune dans l’Etat de Rio de Janeiro.
Une infirmière vient de vacciner João. « C’était assez rapide en fait, malgré la longue file d’attente, nous raconte l’étudiant. Les doses ont été bien réparties entre tout le monde. Mais le problème, c’est que les autorités attendent toujours que le dernier moment pour vacciner les gens… Nous n’avons pas été assez attentifs. »
Face au risque de pénurie de vaccin, les doses injectées ont été fortement diminuées. Mais les autorités assurent que cela va permettre d’enrayer l’épidémie. Edmilson vit dans une zone boisée de la favela, qui surplombe le centre de santé. Là où les moustiques sont le plus virulent, mais Edmilson est confiant. « Maintenant je suis plus serein. Bien sûr, le vaccin normal protège toute la vie, mais apparemment, là, avec la dose fractionnée, je serai quand même immunisé pour 8 à 10 ans. J’espère que les autorités vont arriver à contrôler l’épidémie. Les gens de toute façon sont bien décidés à continuer de s’amuser ! »
Et malgré les craintes liées à la fièvre jaune, le carnaval a déjà commencé à faire vibrer la ville, avec ce week-end, plus d’une centaine de défilés de rue.
RFI