Brexit: depuis Bruxelles, May envoie des signaux positifs aux Britanniques

Les entrevues ce jeudi entre Theresa May et les officiels européens n’ont guère permis d’avancer sur la question du Brexit, selon Donald Tusk, le président du Conseil. Mais ce vendredi matin, une partie de la presse britannique paraît  plutôt satisfaite semblant laisser entendre que Theresa May a fait céder les Européens. La presse britannique a-t-elle raison de se réjouir à ce point ?

Avec notre bureau de Bruxelles,

En coulisse, les Européens affirment qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir Theresa May dans sa tentative de convaincre son Parlement d’adopter l’accord passé avec l’Union européenne. Ceci implique de lui laisser ces jours-ci le quasi-monopole de la communication sur la nature des pourparlers qu’elle mène en ce moment à Bruxelles et à Dublin.

Ainsi Theresa May laisse-t-elle entendre qu’elle négocie, que des progrès sont en vue sur le contenu et sur l’accélération de la rédaction et du calendrier. Voilà pour la version destinée aux députés britanniques et, accessoirement, à ses compatriotes.

Ce que la chef du gouvernement britannique ne dit pas, c’est que ces avancées supposées ne se rapportent en rien au traité de défaisance, l’acte de divorce en quelque sorte, dont les 700 pages sont ficelées et définitives, et sur lequel les Européens ont dit et redit qu’ils ne reviendraient pas.

Pression d’un « no-deal » ?

Car c’est de l’autre texte du Brexit que Theresa May s’entretient avec ses interlocuteurs européens. L’autre texte, c’est-à-dire la déclaration politique qui fournit les grandes lignes de la future négociation sur les relations commerciales euro-britanniques post-Brexit. Et là évidemment, les Européens n’ont aucune opposition à ce que l’on en évoque déjà la procédure et les éléments pratiques.

Theresa May compte donc sur cette présentation, aussi optimiste qu’alambiquée, pour remporter l’adhésion des élus jusqu’ici rétifs. Pour le reste, elle s’en remet à la vague de panique croissante que provoque au Parlement britannique la perspective d’une sortie brutale sans accord. Le risque d’un échec reste malgré tout considérable.

Theresa May rencontre ce vendredi son homologue irlandais.

 

Rfi