Brexit: le secteur de l’aéronautique européen redoute un «no deal»

Ce mardi, les députés britanniques risquent fort de recaler l’accord de divorce négocié par le gouvernement britannique avec l’Union européenne, faisant planer la menace d’une sortie brutale du bloc européen le 29 mars prochain. Ce scénario est redouté par le secteur de l’aéronautique et de la défense en Europe.

Dans l’ADN d’Airbus, il y a l’Europe. Et c’est comme ça depuis le début. En 1968, les ailes des Airbus sont fabriquées en Grande-Bretagne, à Broughton et Filton avant de passer les frontières pour rejoindre les chaînes d’assemblage de Toulouse ou Hambourg.

Avec le Brexit, le mécano industriel pourrait se gripper. Ce que redoute Eric Trappier, le président du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) : « Nous sommes inquiets des conséquences du Brexit car nos amis britanniques sont des gens assez actifs dans le domaine industriel. Beaucoup de nos sociétés sont aussi implantées en Grande-Bretagne. Les programmes ne sont pas remis en cause, ayant beaucoup discuté sur Galileo, etc. Mais si vous voulez, un jour ou l’autre quand même, il faut bien régler le problème des douanes. Donc cela va se régler dans l’affolement des derniers jours. Et surtout, quelle est la dynamique après ? Comment reconstruit-on une relation avec le Royaume-Uni au sein de l’Europe ? »

« L’occasion pour les Britanniques de choisir le grand large »

Pour le député LR Charles de la Verpillière, membre de la commission de la Défense, après le Brexit viendra l’heure des choix pour les Britanniques, particulièrement dans le domaine des missiles : « Cela peut être l’occasion pour les Britanniques de choisir le grand large, c’est-à-dire de se tourner vers des matériels américains. Cela peut être aussi l’occasion de garder un lien avec un grand pays européen, qui est la France, et avec même la défense de l’Europe. »

Symbole de l’intégration européenne en matière d’industrie de  défense, la société MBDA qui fabrique des missiles de croisière (Scalp) pour les armées françaises et britanniques emploie près de 3 000  personnes réparties sur quatre sites en Grande-Bretagne.

 

Rfi