La région de Diourbel (centre) a déjà enregistré 130 000 moutons au niveau de ces différents foirail et vise 200 000 sujets pour ses besoins se rapportant à la fête de l’Aïd-el-kébir, qui sera célébrée en milieu de semaine prochaine, a indiqué le docteur vétérinaire Mame Diarra Ndiaye, cheffe de service régional de l’Elevage.
« On a un besoin de 200 mille moutons. Nous sommes actuellement à 130 mille moutons. On espère atteindre le nombre avant la fête », a-t-elle dit dans un entretien avec l’APS.
La région compte 7 points de vente normalisés cette année, dont le foirail de Diourbel, où il y a des moutons accessibles à toutes les bourses malgré les conditions difficiles de travail et l’étroitesse du site.
« Les moutons arrivent en nombre. On fait face à un problème d’exiguïté. Le daaral est très étroit. Il n’y a pas suffisamment d’eau. On a installé un seul robinet public, mais les gens font la queue pour se procurer le liquide précieux », a expliqué El Hadji Sow, président du foirail de Diourbel.
A l’en croire, il est « très difficile d’approvisionner tous ces moutons en eau, alors qu’il y a qu’un seul point avec une faible pression ».
A cela s’ajoute l’obscurité occasionnée par le manque d’électricité sur le site, à cinq jours de la fête.
Une fois la nuit tombée, les clients « n’osent pas s’arrêter au niveau du foirail à cause de l’insécurité. La nuit, on est obligé d’utiliser des torches pour veiller sur notre cheptel », dit-il.
El Hadji Sow invite les autorités compétentes à mettre à la disposition des éleveurs, « un site digne de ce nom » ou à leur affecter officiellement le terrain qu’ils occupent provisoirement.
« Les autorités nous disent toujours que ce site est un titre foncier appartenant à un tiers, alors que nous avons fait 22 ans sur ce lieu. Nous voulons que l’on nous aménage cet espace avec clôture et toutes les commodités ou qu’on nous affecte un autre site digne de ce nom », ajoute-t-il.
Le « daaral » de Diourbel accueille tous les jeudis un louma (marché hebdomadaire), avec des commerçants qui viennent de Ndindy, Keur Ibra Yacine, Gossas et Pattar Sine, des localités de la région de Fatick.
Aussi, à l’endroit de ces clients, le président du foirail de Diourbel donne-t-il des assurances quant à la disponibilité des moutons à des prix abordables.
« Les prix varient de 60 mille à 250 mille FCfa. Cependant, on ne peut pas avoir un budget de 100 mille FCfa et vouloir acheter un mouton qui coûte 150 mille FCfa. Cette année, les moutons sont bien bedonnés parce qu’il y a assez de fourrage », relève le président du foirail de Diourbel.
Malgré un nombre important de moutons sur le marché, les clients se font rares, ce qui contribue à augmenter les charges en aliment de bétail pour les vendeurs.
« Nous ne voyons pas d’acheteurs et ceux qui viennent, ne payent pas de bons prix. Par exemple, ils te payent 70 000 FCfa pour un mouton pour lequel tu as fait un investissement de plus de 100 000 FCfa », se désole, Aliou Sène, un éleveur venu du village Sambé, dans la commune de Ndoulo.
Pour « l’opération Tabaski » de cette année, M. Sène expose 20 moutons au niveau du foirail de Diourbel.
Trouver un mouton s’avère est un véritable casse-tête pour les pères de famille, raison pour laquelle beaucoup d’entre eux ont changé de stratégie.
« L’année dernière, j’avais acheté un petit mouton à 70 mille FCfa, c’est pour cela que j’ai décidé d’élever mon mouton pour la fête », cette année, renseigne Abdou Mbaye, chauffeur de taxi.
« J’ai déjà mon bélier pour l’Aïd, donc je suis venu au foirail pour acheter un mouton pour ma maman’’, a indiqué un client trouvé en pleine négociation.
Il espère s’accorder avec un vendeur qui lui a proposé un mouton à 250 mille FCfa, pour lequel il peut monter jusqu’à 175 mille FCfa.
Aps