Les universités sénégalaises ne sont pas parmi les mieux notées du monde. Dans le classement Shanghai 2021 qui répertorie les meilleures universités du monde, aucun établissement d’enseignement supérieur n’est sur le podium. Pour la 19e année consécutive, Harvard maintient sa première place du classement.
Les Anglo-Saxons dominent le classement
Ce classement mondial des meilleurs établissements d’enseignement supérieur est réalisé depuis 2003 par le cabinet indépendant Shanghai Ranking Consultancy. Les dix premières places sont comme l’an dernier dominées par les Anglo-Saxons, avec huit universités américaines et deux britanniques occupant le top 10. Trônant à la première place, Harvard devance une nouvelle fois sa compatriote Stanford et la britannique Cambridge renseigne le Point online.
Ainsi, on trouve ensuite les Américaines Massachusetts Institute of Technology (4e), Berkeley (5e) et Princeton (6e) puis la Britannique Oxford (7e), un ordre inchangé depuis 2017. Le classement de Shanghai prend en compte six critères, dont le nombre de Nobel et médailles Fields (considéré comme le Nobel des mathématiques) parmi les étudiants diplômés et professeurs, le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline ou le nombre de publications dans les revues Science et Nature.
D’après le professeur titulaire des Universités d’Etudes africaines du CAMES, Aliou Sow, ”le niveau de développement des pays concernés apparait clairement dans le classement” car ” ce sont des pays qui investissent beaucoup dans le domaine de la recherche avec des budgets conséquents.” s’explique t-il dans les colonnes de l’Obs paru ce lundi.
Autre avis qui va dans ce sens, est celui du Professeur Abdou Salam Sall, ancien recteur de l’Ucad. ” Ce classement traduit tout simplement la réalité. Les classements sont fondés sur la recherche, les Prix Nobel, les citations des travaux universitaires. Il faut voir les politiques d’attraction des meilleurs talents, c’est à dire les salaires des enseignants, mais aussi l’attraction des meilleurs étudiants. Ces universités remplissent trois paramètres : des enseignants et étudiants de talents, énormément de ressources financières, une une gouvernance flexible et redevable. ” explique t-il
Les universités africaines à la traîne….
“Il faut un changement du système éducatif, pour espérer compter parmi ces leaders”, poursuit le Pr Sall. L’ancien recteur de l’Ucad, plaide pour un plan institutionnel de travail de recherche, pour le cas des universités sénégalaises.
” Nous avons essayé de structurer la recherche à travers cinq paramètres, renseigne t-il. Le Conseil scientifique, les écoles doctorales, les droits de propriété intellectuelle et la valorisation (comment passer de la science au marché). Ce n’est que récemment que nous l’avons démarré. Cela produit de bons résultats. Nous commençons à avoir des docteurs de bons rangs, mais nous n’avons pas encore entièrement construit l’environnement, parce qu’il n’y a pas encore suffisamment de fonds de recherches. Les conditions de la recherche sont extrêmement difficiles. ” a t-il suggéré.