Congo-Brazzaville: début du procès du général Jean-Marie Michel Mokoko

Un ancien candidat à la présidentielle devant la chambre criminelle du tribunal de Brazzaville. Le procès du général Jean-Marie Michel Mokoko, arrivé 3ème en avril 2016 lors de la réélection contestée de Denis Sassou Nguesso doit s’ouvrir ce lundi 7 mai. Ex-chef d’Etat-major et ex-conseiller du président Denis Sassou Nguesso, le militaire est détenu depuis juin 2016 pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat et détention d’armes de guerre ».

Ces derniers temps, tout s’est accéléré dans ce dossier. Le dernier pourvoi en cassation de la défense a été rejeté en 48h et l’audience de ce lundi fixée dans la foulée. « Nous aurons enfin la vérité judiciaire », se réjouit une source gouvernementale.

Il faut dire qu’il règne encore un certain flou sur ce qui est reproché au général. Est-ce lié uniquement à cette cassette tournée en 2007 qui avait ressurgi en pleine campagne présidentielle ? Ou bien les enquêteurs ont-ils des éléments plus récents ? L’audience de ce lundi devrait lever l’ambiguïté.

Côté défense, seuls les avocats congolais du général seront présents, mais ils ont fait vœu de silence pour ne pas « donner crédit à un règlement de compte politique ». Des avocats qui, après avoir multiplié en vain les recours au Congo, semblent décidés à internationaliser le dossier. Ils ont déjà saisi le groupe de l’ONU sur la détention arbitraire et promettent de saisir l’Union africaine prochainement.

Les diplomates en poste à Brazzaville vont en tout cas suivre ce procès de près. « Ce n’est pas tous les jours que l’on juge un ex-candidat à la présidentielle » souligne l’un d’entre eux. Un candidat qui attend un procès en prison depuis près de 2 ans et devenu encombrant pour Brazzaville, en pleine opération de séduction auprès du FMI pour tenter d’obtenir un prêt.

 

rfi