Les populations des différentes communes rurales de la zone du Diassing, polarisée par la ville de Marsassoum, et les transporteurs routiers de Sédhiou s’accordent sur la même logique de ne pas payer le péage annoncé du pont de Marsassoum. En assemblée générale le dimanche 10 avril 2022, à Djibabouya, ils ont fait part du coût cher des produits de première nécessité une fois le passage facturé sur le pont. La hantise d’une restriction des déplacements les habite, comme il en était le cas à la lugubre période de l’enclavement.
A l’annonce des travaux de construction du pont de Marsassoum, en 2018, les populations des trois collectivités régionales de Sédhiou, Ziguinchor et de Kolda et surtout celle de la zone du Diassing avaient applaudi des deux mains. Mais, avec le péage prévu au passage des usagers en engin roulant, c’est une vague de déception qui s’empare des bénéficiaires.
Dimanche matin 10 avril, le Collectif pour la défense des intérêts du Diassing l’a dénoncé, lors d’une assemblée générale à Djibabouya. Landing Fickou, le porte-parole du jour, déclare : «nous, Collectif de la défense des intérêts du Diassing, sommes là aujourd’hui pour marquer notre indignation contre l’annonce du péage du pont de Marsassoum. Pour rappel, dans l’après-midi du 20 octobre 2018 les populations du Diassing accueillaient en grande pompe son excellence Monsieur Macky Sall président de la république du Sénégal lors de la pose de la première pierre pour la construction du pont de Marsassoum», lit-il devant une foule nombreuse.
Moussa Dobassy, un autre membre du collectif, ajoute que «les populations du Diassing soufflaient un ouf de soulagement car espérant le désenclavement de la zone et l’accès rapide aux produits de premières nécessités mais aussi favoriser les mouvements des populations en un temps record. A la grande surprise générale, on apprend le péage du pont et dont la confirmation est faite lors d’une rencontre tenue à Sédhiou, le 30 mars dernier, entre les autorités étatiques, de l’AG-ROUTE, les élus des Collectivités territoriales et les transporteurs».
Les manifestants assimilent ce péage à la situation d’avant le pont, avec toutes les peines de l’enclavement. «La confirmation du péage serait de replonger les populations du Diassing ou encore la Casamance toute entière, de Gouloumbou à Diogué et de Sénoba à Mpack, à la période calamiteuse du bac assimilable à la corvée», a indiqué le collectif.
La crainte d’une flambée des prix
Selon toujours le porte-parole du jour, Landing Fickou, c’est l’économie locale qui va en pâtir. «Ce pont qui constitue aujourd’hui le cordon ombilical entre les régions de Sédhiou, Kolda et de Ziguinchor est perçu comme un levier de décollage économique de la et cela s’est ressenti dès lors que l’exploitation du pont a commencé. L’accès aux produits est devenu facile, les coûts chers de la vie tendent à diminuer car on ne parle plus d’enclavement».
Les transporteurs, représentés à cette assemblée par Ibrahima Ndiaye, remercient le chef de l’Etat pour la construction de ce pont, mais se désolent du péage. «Nous remercions le président de la République Macky Sall pour cette belle réalisation ; mais nous ne sommes pas prêts à payer ce pont car ce n’est pas normal et c’est une source de pauvreté pour nous», explique-t-il.
Ces populations comptent poursuivre cette dynamique jusqu’à la levée totale du péage au passage de ce pont de Marsassoum
Sud Quotidien