En Côte d’Ivoire, des pourparlers pour la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) en vue de la présidentielle de 2020 ont débuté, ce lundi 21 janvier, dans un contexte politique très tendu. En novembre 2016, le pays avait été épinglé par la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples qui a estimé, dans un arrêt, que la CEI ivoirienne n’était ni indépendante ni impartiale. Aussi, ce lundi, le gouvernement a reçu les représentants d’une quinzaine de partis politiques pour une séance de prise de contact et lancer le processus.
Pour cette première rencontre, chaque représentant a exprimé sa satisfaction d’être là, comme le secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kakou Guikahué, ou parfois donné un aperçu de ses attentes quant au processus qui démarre.
« Nous espérons que toutes les questions liées aux élections seront abordées, depuis le recensement des électeurs jusqu’à la proclamation définitive des résultats des différentes élections, en nous penchant particulièrement sur la situation de toutes les institutions impliquées dans ce processus », a déclaré Pascal Affi N’guessan, le président du FPI officiel.
En 2016, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples a estimé que la CEI ivoirienne n’était pas impartiale ni indépendante du fait de sa composition. En faisaient partie 17 membres dont 4 représentants des autorités, 1 magistrat désigné par le Conseil supérieur de la magistrature, 4 représentants de la Société civile, 4 représentants des partis au pouvoir et 4 de l’opposition.
L’actuelle CEI, créée en 2001, a fait l’objet de discussions et d’un consensus en 2013 et 2014. « On ne peut pas faire fi de ce consensus », a expliqué, aux journalistes, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
« Une fois que l’on se sera mis d’accord sur la structure, au niveau donc des hommes qui représentent les différentes sensibilités politiques, c’est à ce niveau-là qu’il pourrait y avoir quelques changements ici ou là, mais la structure elle-même de la CEI est, aujourd’hui, une structure qui permet donc d’avoir la représentation de l’ensemble des forces politiques qu’elles soient de l’opposition ou de la majorité dans notre pays », a-t-il ajouté.
Changements d’hommes, comme semble le vouloir le gouvernement ou bien une remise à plat de toute la machine, comme le demandent beaucoup de partis d’opposition, les discussions s’annoncent houleuses.
Quoi qu’il en soit, les partis ont deux semaines pour rendre leurs contributions. La société civile sera, quant à elle, reçue jeudi 24 janvier par le gouvernement.
Rfi