Conférence de presse des médecins hospitaliers du collectif «CIH – Collectif Inter Hopitaux» qui menacent de démissionner collectivement, le 14 janvier 2020.
Thomas SAMSON / AFP
C’est un coup d’éclat de la part des médecins hospitaliers. Dans une lettre adressée ce mardi à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, plus de 1200 chefs de service et professeurs de médecine et de chirurgie menacent de démissionner de leurs fonctions administratives. Une autre façon pour eux de dénoncer la crise de l’hôpital public qu’ils subissent au quotidien. Tous réclament plus de moyens pour poursuivre leurs missions. Les récentes rallonges annoncées par la ministre semblent être insuffisantes.
L’hôpital public est en danger selon ces médecins et ils frappent un grand coup avec cette menace de démission collective qui est symbolique, puisqu’ils continuent d’assurer leur mission de soins et d’honorer tout simplement leur serment de médecin. Mais ils coupent le cordon avec leur hiérarchie administrative…
« Nous signataires, chefs de service, responsables d’unité fonctionnelle…, tenons à vous faire part de notre profonde déception face à l’insuffisance du plan d’urgence annoncé le 20 novembre…», écrivent les médecins dans ce courrier publié par le quotidienLibération. « L’hôpital doit être réformé, mais il n’y a pas de grande réforme possible sans moyens. C’est pour vous alerter solennellement que nous avons pris en toute responsabilité, la décision inédite et difficile de démissionner collectivement à partir du 14 janvier 2020 si à cette date des négociations ne sont pas engagées », conclut le collectif dans cette lettre ouverte.
À Marseille, un quart des chefs de service claquent la porte, rapporte notre correspondant, Stéphane Burgatt. Le chiffre est provisoire et d’autres professeurs devraient les rejoindre dans la semaine. Mais quel que soit le chiffre final des démissionnaires, il ne sera pas révélateur puisque certains de leurs confrères ne les rejoindront pas. Non pas par manque ou absence de conviction, mais parce qu’ils sont à la tête de petites unités sous la menace d’importantes coupes budgétaires… Et ils sont persuadés qu’en rejoignant le mouvement, ils aggraveraient la situation de leurs spécialités respectives.
Démissionnaires, non démissionnaires, le constat est le même pour tous : un hôpital public à terre, étouffé par les exigences d’économie d’une direction coupable, selon eux, de vouloir manager les hôpitaux publics comme n’importe quelle entreprise.
RFI