Les travailleurs des unités de production des eaux en sachets, regroupés au sein d’un collectif, ont appelé jeudi à Dakar, le gouvernement à différer l’application de la loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence des matières plastiques sur l’environnement.
’’Il y a des investissements qui sont en cours mais qui ne sont pas encore terminés. Si cette loi venait à être appliquée, au 20 avril de cette année, cela causerait énormément de difficultés étant entendu que le secteur regorge de 30.000 emplois directs et indirects et génère plus de 6 milliards par an’’, a expliqué Cheikh Diop, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ forces du changement (CNTS/FC).
Il s’exprimait lors d’un point de presse du Collectif des travailleurs des 700 unités de production des eaux en sachets (CTES) sur les modalités d’application de la loi sur l’interdiction du plastique.
Cette nouvelle loi relative à la prévention et à la réduction de l’incidence des matières plastiques sur l’environnement abroge celle de mai 2015. Cette dernière interdisait la production, l’importation, la détention, la distribution et l’usage des sachets plastiques à ‘’faible micronnage’’.
Le texte devant entrer en vigueur le 20 avril ‘’concerne la gestion rationnelle des déchets plastiques, en plus d’être une illustration de la volonté renouvelée du gouvernement du Sénégal d’éradiquer la pollution plastique’’, a récemment précisé le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.
Le secrétaire général de la CNTS/FC demande aux autorités de différer l’application immédiate de la loi sur l’interdiction afin de permettre aux entreprises du secteur qui avaient déjà consenti beaucoup d’investissements de se mettre à niveau.
’’Nous ne sommes pas contre cette loi, nous ne sommes pas là également pour demander l’abrogation de la loi. Au contraire nous sommes tout à fait en phase avec tout acte posé pour préserver notre environnement’’, a-t-il précisé.
Pour Diop, ’’l’application immédiate’’ de cette loi ne permet pas aux entreprises du secteur de ’’se mettre à niveau et de terminer les investissements’’ déjà entamés.
’’Plus de 700 unités de production d’eau en sachet sont recensées à travers le pays, avec en moyenne 11 travailleurs par unité de production’’, a de son côté souligné Mamadou Dia, responsable qualité d’une entreprise du secteur.
’’Aujourd’hui, plus de 10.000 personnes risquent de perdre leur principale source de revenus et de subsistance et de voir disparaitre une industrie qui génère 6 milliards de francs par an’’, a-t-il averti.