Pour l’ancien Parisien Youri Djorkaeff, le mal qui ronge le PSG version qatarie semble être une question d’identité: « Il faut mettre à un moment donné les gens qui veulent vraiment être là pour faire progresser le club. »
Figure emblématique du PSG avec lequel il a notamment remporté la Coupe des coupes en 1996, Youri Djorkaeff jette un regard plein de lucidité sur la saison qui s’achève au sein d’un club de la capitale très loin de ses objectifs pour la première expérience de Thomas Tuchel à la tête d’une équipe certes capables de conserver son titre de championne de France, mais éliminée en revanche une nouvelle fois dès les 8e de finale de la Ligue des champions et surtout dépossédée de la Coupe de la Ligue comme de la Coupe de France.
Surtout, le « Snake » n’admet pas que son ancienne formation puisse conclure cet exercice par une série de contre-performances indigne de son statut. Difficile dans ces conditions de s’enthousiasmer pour une telle saison: « On ne peut pas en dire grand-chose, parce qu’ils caracolent dans un championnat où il n’y a pas eu de grands matches. On ne va pas minimiser (les performances de) Marseille, Lyon ou Lille, mais ça n’a pas été une concurrence qui a fait frémir le Paris Saint-Germain. Et la campagne européenne s’est pas super bien passée… Mais surtout qu’un club comme Paris se permette de réaliser une fin de saison comme ça, à ce niveau-là, ce n’est pas permis. »
Aux yeux du champion du monde 98, la génération actuelle emmenée par Neymar, mais aussi l’environnement du club et ses dirigeants, ne semblent pas avoir suffisamment respecté l’histoire du PSG. La nouvelle campagne de C1 est de ce point de vue symptomatique pour l’ancien Monégasque.
« Un parcours en Ligue des champions, c’est de la valeur ajoutée et chaque année, tu apprends… Le problème, avec ce Paris Saint-Germain, c’est que chaque année, au même moment, les mêmes erreurs se répètent, déplore-t-il. Et on se dit : « Mais pourquoi Paris ne passe pas ? » Je pense que les gens au club le savent et qu’un jour, il faudra bien finir par changer la philosophie et faire en sorte que l’identité de ce club soit davantage mise en avant qu’elle ne l’est aujourd’hui. (…) Des transformations doivent être réalisées pour savoir qui est au PSG et pourquoi ils sont là, que ce soit les joueurs, leur entourage ou l’encadrement… » Et de préconiser: « Il faut mettre à un moment donné les gens qui veulent vraiment être là pour faire progresser le club. Une fois qu’on aura répondu à ces questions-là, je crois qu’on aura réglé quelques problèmes. » Etre enfin au PSG pour les bonnes raisons en somme.
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