Le champion du monde du 100 m a manqué un contrôle antidopage le 9 décembre 2019, un troisième manquement à ses obligations de localisation en un an, et est donc suspendu provisoirement. Il conteste avoir fauté.
De nouveaux gros soucis pour Christian Coleman. Sacré champion du monde du 100 m à Doha l’automne dernier après avoir échappé de peu à une suspension pour manquements à ses obligations de localisation en 2019, le sprinteur américain (24 ans) se retrouve confronté à une situation similaire. L’AIU, l’Unité d’intégrité de l’athlétisme a annoncé ce mercredi matin sa suspension provisoire pour manquements à ses obligations de localisation, effective depuis le 14 mai.
Coleman avait révélé mardi de lui-même sur son compte Twitter un nouveau manquement à ses obligations de localisation, constaté le 9 décembre 2019 par l’AIU, l’Unité d’intégrité de l’athlétisme. « Et maintenant, cela pourrait conduire à ma suspension », écrit le sprinteur d’Atlanta, affirmant avoir tenté en vain de contester, au cours des six derniers mois, l’infraction auprès de l’AIU, chargée notamment de la lutte antidopage.
Y’all know this is wrong @aiu_athletics something needs to change. “Integrity unity” smh
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Coleman a également diffusé une capture d’écran de sa notification officielle par l’AIU de son test manqué. Si la procédure va à son terme, il s’expose à une suspension pouvant aller jusqu’à deux ans, ce qui pourrait le priver des JO de Tokyo à l’été 2021.
L’an dernier, l’Américain avait donc échappé de peu à une suspension, finalement blanchi par l’Agence américaine antidopage (Usada). Coleman avait été notifié de trois manquements à ses obligations de localisation, en date des 6 juin 2018, 16 janvier 2019 et 26 avril 2019. Soit trois en moins d’un an, d’où une possible suspension pouvant aller jusqu’à deux ans. Le sprinteur avait alors nié toute volonté de tricher et brandissait aussi en argument le nombre de contrôles négatifs subis depuis plusieurs années. Mais surtout, entouré d’avocats très performants, il avait pu plaider avec succès que le premier cas manqué aurait dû être antidaté au premier jour du trimestre correspondant, soit le 1er avril 2018. Ce qui plaçait donc les trois manquements dans une période plus longue qu’une année entière.
Polémique à Doha
Coleman avait ainsi finalement pu courir à Doha, et s’imposer sur 100 m en 9 »76. Mais sa non-suspension avait laissé un goût amer à de nombreux acteurs du milieu, dont sa compatriote Jenny Simpson, championne du monde 2011 du 1500 m. « Si vous manquez trois contrôles, soit c’est parce que vous trichez, soit parce que vous êtes idiot et dans tous les cas, vous ne devriez pas être autorisé à courir » avait-t-elle déclaré.
Quelques mois après cette polémique, le champion du monde du 100 m est donc confronté à une nouvelle suspension provisoire avec ce nouveau rendez-vous manqué du 9 décembre 2019, s’ajoutant à ceux du 16 janvier et 26 avril de la même année.
En vertu des règles de l’Agence mondiale antidopage, trois manquements aux règles de localisation cumulés dans un délai de 12 mois sont considérés comme une infraction passible d’une suspension pouvant aller jusqu’à deux ans. Coleman se défend une nouvelle fois de toute erreur de sa part. Dans son message sur Twitter, il s’en prend d’ailleurs à l’AIU.
Coleman se défend une nouvelle fois de toute erreur
« Je pense que la tentative du 9 décembre a été délibérée, pour me faire rater un contrôle. Ne me dites pas que j’ai « raté un contrôle » si vous vous faufilez devant ma porte à mon insu », écrit-il, assurant « qu’il n’y a aucune trace que quiconque soit venu chez moi ».
Coleman affirme en outre que les contrôleurs se sont rendus chez lui alors qu’il faisait des achats de cadeaux de Noël dans un centre commercial voisin, et que cela pouvait être vérifié par ses relevés bancaires.
« J’étais plus que prêt et disponible pour un contrôle et si j’avais reçu un appel téléphonique, j’aurais pu m’y soumettre », assure-t-il, déplorant n’avoir « été mis au courant de ce contrôle que le lendemain, le 10 décembre 2019, par l’AIU ».
Selon la notification publiée par Coleman sur Twitter, le contrôleur a indiqué s’être présenté à son appartement et ne pas avoir obtenu de réponse après « plusieurs coups forts, toutes les 10 minutes » pendant une heure. Il a également appuyé sur la sonnette, mais aucun son n’en est sorti. Il n’a en revanche pas tenté de joindre Coleman par téléphone, toujours selon ce document.
Or « j’ai été contacté par téléphone les fois où je devais être contrôlé », argue le champion du monde du 100 m « Je ne sais pas pourquoi cette fois c’était différent. Puisqu’il n’a pas entendu ma sonnette, pourquoi ne pas m’avoir appelé ? »
Coleman indique enfin avoir été contrôlé deux jours plus tard. « Et plusieurs fois encore ensuite, même pendant la quarantaine. Mais bien sûr, cela n’a pas d’importance, et le fait que je ne me sois jamais dopé non plus », a-t-il regretté.
L’Equipe