Au loin, Dougar semble assoupi, assommé par plusieurs semaines de manifestations et d’affrontements violents avec les éléments de la légion d’intervention de la gendarmerie. De après ; lorsqu’enfin cette localité habitée par l’essentiel ; par des Saafènes, une ethnie Sérère, se dresse devant vous, les visages qui accueillent sont loin d’être radieux, rapporte nos confrères de l’Observateurs.
Dans la localité, personne n’a été épargné. Chaque famille a eu son lot de interpellés, de meubles saccagés, de portes fracassées après l’irruption des éléments de la légion d’intervention de la gendarmerie appelés en renfort pour laver l’affront subi par des gendarmes déployés sur un site litigieux pour veiller sur les travaux de la cité des fonctionnaires. Une riposte violente dont Dougar porte encore les stigmates.
Assane Diouf (63 ans) raconte sa mésaventure lors des affrontements : ‘’ils ont arrêté mes fils , mes deux frères et mes neveux. C’était le dimanche à l’aube ; ils ont tous saccagé, certains parmi les gendarmes avaient des marteaux pour défoncer les portes. Lorsqu’un des jeunes a été éteint par les balles, nous avons été appelés, deux délégués de quartier et moi. Nous avons affrété un véhicule pour aller récupérer le blessé que les gendarmes avaient évacué lorsque dans les environs de l’hôpital de Diamniadio où ils l’ont abonné. Ne l’ayant pas vu, nous sommes retournés sur le site litigieux pour demander aux gendarmes de nous indiquer l’endroit où ils ont abandonné le gosse. Un des gendarmes s’est énervé et nous a demandé de quitter les lieux. J’ai reculé de deux pas subitement j’ai entendu une détonation, je suis tombé. j’ai senti que j’étais touché mais j’ai préféré souffrir que d’informer les jeunes qui tentaient de me relever pour qu’ils n’attaquent pas les gendarmes et qu’il y ait un carnage. C’est lorsque nous nous sommes éloignés du site que j’ai informé un cousin qui était présent. J’ai été évacué à l’hôpital de Diamniadio et ce n’est qu’au bout de trois heures que le médecins ont réussi à extraire la balle. Dans la salle où j’étais, j’ai assisté à l’arrivée du gosse atteint également par balle au visage et qui risque de perdre son œil droit. Il est finalement évacué à nouveau, à l’hôpital A. le Dentec. J’ai gardé la balle qui a été extraite et je n’exclus pas de déposer une plainte. Un huissier a tout constaté’’