C’était parti pour une interview grand format, la deuxième qu’il avait acceptée d’accorder à L’Observateur depuis l’apparition de la maladie au Coronavirus au Sénégal. Mais pris par le boulot et ereinté par les heures de travail qu’il cumule au quotidien, c’est samedi dernier vers les coups de 3h du matin, que le Dr Moussa Seydi a envoyé ses réponses à L’Observateur via WhatsApp. Sans aucune possibilité de questions de relance. Des réponses certes laconiques, mais très instructives.
Dr Seydi, le Sénégal traite les patients atteints du coronavirus avec la chloroquine. Pourquoi avez-vous accepté de suivre Didier Raoult, qui a très tôt préconisé ce traitement ?
Parce que ses résultats préliminaires sont satisfaisants, l’hydroxychloroquine est bien tolérée en règle générale et peu coûteuse. C’est vrai qu’il s’agit d’une étude préliminaire, mais dans un contexte d’urgence de santé publique de portée internationale, il me paraît logique de commencer à traiter maintenant les patients et de continuer à faire d’autres études.
Depuis quand avez-vous commencé le traitement avec la chloroquine ?
Cela fait 6 jours en moyenne
Y a-t-il un malade, parmi les patients guéris, qui a été traité avec la chloroquine ?
Nous utilisons l’hydroxychloroquine. Nous n’allons pas analyser les résultats maintenant, mais clairement, la charge virale baisse plus rapidement. Le traitement a été commencé à Fann, à Diamanadio depuis 3 jours et à Touba nous comptons commencer la semaine prochaine.
Une rumeur fait état d’un probable pic de la maladie à partir du 3 avril. Qu’en est-il réellement ?
Toutes les possibilités existent, mais se préparer au pire est la seule attitude responsable. Se préparer au pire et ne pas le voir arriver, c’est meilleur que la surprise.
Qu’est-ce qui explique qu’aujourd’hui Dakar soit devenu l’épicentre de la maladie, après Touba ?
Je ne peux vous le dire avec précision, peut-être parce que les cas contacts ont été identifiés et suivis plus facilement à Touba.
Par rapport aux révélations du Dr Didier Raoult, certains ont tendance à minimiser la maladie, en disant que c’est juste une grippe sévère. Qu’en est-il exactement ?
C’est une erreur mortelle, surtout si le nombre de cas augmente. Plus le nombre de cas augmente, plus il y a risque
SOPHIE BARRO