Une dame mariée, L. Diagne, accusée d’avoir tué et enterré son bébé, a été interpellée et placée en garde à vue par la police de Malika. Dénoncée par l’Hôpital de Keur-Massar, où elle s’était rendue pour des soins post-accouchement, elle a accepté de conduire les policiers là où elle avait enterré son nouveau-né. Sa soeur et sa mère, soupçonnées de complicité, sont aussi gardées à vue.
Exhumation: Quartier Fary Ndao situé dans la commune de Pikine-Ouest. Lorsque des sapeurs-pompiers débarquent à bord de leur véhicule précédé par la fourgonnette de la police de Malika, la plupart des habitants étaient déjà dans les bras de Morphée. Dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 janvier 2020, suivant les indications d’une dame voilée, à l’allure frêle, la démarche hésitante, les sapeurs-pompiers munis d’une pelle, assistés des policiers, creusent le sol. Ils découvrent le corps d’un nouveau-né.
Alertés par la sirène du véhicule des sapeurs-pompiers, les populations se sont massées dans la rue. C’est ainsi qu’on a appris que la dame, une voilée du nom de L. Diagne en bisbilles avec son époux, avait choisi de se retirer au domicile de sa mère. «Sa grossesse était très avancée lorsqu’elle arrivait ici bien qu’elle tentait de la dissimuler», explique-t-on à Pikine-Ouest où les populations ont enfin trouvé l’origine de l’odeur pestilentielle qui infestait la rue.
Selon des confidences, quand elle a senti l’heure de la délivrance sonner vendredi dernier, elle s’est retirée dans la chambre de sa maman où elle a accouché et tué son bébé avant de guetter la tombée de la nuit pour l’enterrer dans la rue non loin de leur domicile. Elle pensait avoir réussi son coup et est retournée tranquillement au lit. Elle a été trahie par les vives douleurs qui ont suivi son accouchement sans assistance et qui l’ont obligée à se rendre à l’hôpital de Keur-Massar. La blouse blanche qui l’a consultée a immédiatement découvert que L.Diagne venait d’accoucher. Interrogée, elle a nié avant de craquer.
Découverte du corps d’un nourrisson à Mbeubeuss
Après avoir reconnu qu’elle a accouché, elle a confié au medecin de l’hôpital de Keur-Massar avoir tué et jeté le corps de son nouveau-né dans un camion-benne à ordures. Une version qui n’a pas longtemps prospéré. Informé de la présence de la police de Malika à la décharge de Mbeubeuss pour enquêter sur la découverte du corps sans vie d’un nouveau-né, le médecin de l’hôpital de Keur-Massar a immédiatement joint au téléphone la police de Malika pour les informer de la présence dans son bureau d’une femme qui a reconnu avoir tué son nouveau-né et qui prétend l’avoir jeté dans un camion à ordures.
Mais à l’analyse, la police et l’hôpital de Malika ont réalisé qu’il ne s’agissait pas du bébé de L.Diagne, le camion à ordures n’ayant pas procédé au ramassage dans la zone où elle habite. L’affaire est alors prise en main par la police de Malika qui a réussi à la faire parler. «En réalité, j’ai enterré mon bébé non loin de notre maison», murmure-t-elle entre deux sanglots.
En sa compagnie, la police de Malika se déploie alors à Pikine-Ouest et en parfaite intelligence avec les éléments de la police de Pikine, les sapeurs-pompiers réquisitionnés ont procédé à l’exhumation du corps. Du fait de l’état de putréfaction trés avancé du corps et de l’odeur pestilentielle, certains des habitants restés éveillés à cette heure et qui avaient envahi les lieux ont été tenus à bonne distance par un cordon de sécurité.
Dans sa chute, L.Diagne a entraîné sa mère dans la chambre de qui elle a accouché et tué son bébé, ainsi que sa soeur qui l’aurait aidée à enterrer le corps. Elles sont également retenues à la police de Malika en attendant que leur degré d’implication soit établi par l’enquête
ALASSANE HANNE
IGFM