Parallèlement à la visite de Rex Tillerson en Afrique, le chef de la diplomatie russe est également sur le continent. Sergueï Lavrov y a entamé une tournée en début de semaine, avec cinq pays africains au programme, l’Angola, la Namibie, le Mozambique, le Zimbabwe et l’Ethiopie. Le ministre des Affaires étrangères russe est arrivé à Addis Abeba vendredi 9 mars au soir, quelques heures avant que son homologue américain n’en parte.
Rex Tillerson et Sergueï Lavrov étaient tous deux sur le continent africain en ce début mars, mais il n’y a pas eu de rencontre, bien au contraire, comme l’explique Pierre Yves Vircoulon, chercheur à l’Ifri. « Leurs calendriers de voyage s’évitent soigneusement. Le seul pays qu’ils visitent tous les deux c’est l’Ethiopie », siège de l’Union africaine. Et encore, « à des moments différents ».
Les deux hommes parlent beaucoup d’économie et d’intérêts économiques avec leurs partenaires africains, mais pas entre eux. Selon le chercheur, on est « dans une sorte de mini guerre froide entre Moscou et les Etats-Unis ». Et, comme à l’époque de la guerre froide, « les deux capitales essaient de se trouver ou de consolider des alliés en Afrique » et de « rejouer, un peu, sur le théâtre africain la guerre froide des années 1980 ».
Dans ce contexte, « ce n’est pas un hasard » si le chef de la diplomatie russe a débuté sa visite par le Zimbabwe, puis a enchainé sur l’Angola et le Mozambique. Autant de pays « avec lesquels Moscou a eu des relations très importantes à l’époque de la guerre froide ».
rfi