Les Estoniens ont choisi l’alternance. Le Parti de la réforme arrive en tête avec un écart plus large que ne le prédisaient les sondages. La coalition de centre-gauche aura tenu deux ans, pâtissant de cacophonies sur la fiscalité, malgré plusieurs avancées sociales. Plus de 60% des électeurs se sont déplacés aux urnes avec un nouveau record pour le vote par Internet, choisi par près d’un tiers des participants.
Avec notre correspondante à Vilnius, Marielle Vitureau
Après avoir dominé entre 2005 et 2016, le Parti de la réforme dirigé par Kaja Kallas, la fille de son précédent leader Siim Kallas et ex-députée européenne, revient sur le devant de la scène. Il a obtenu un tiers des sièges. Une large coalition entre le Parti de la réforme et le Parti du centre, plus à gauche et arrivé deuxième, semble la plus probable.
Les deux formations réunissent 60 députés, plus que la majorité du Riigikogu, le Parlement estonien. De nombreux points de désaccord demeurent cependant. Le Parti de la réforme veut revenir à un taux unique d’imposition et introduire l’enseignement tout en estonien dès la maternelle.
Douze sièges de plus pour EKRE
La troisième force du Parlement est le parti conservateur EKRE avec 19 sièges, soit 12 de plus que dans le Parlement sortant. EKRE promet de réduire l’impôt sur le revenu et les taxes et développe une rhétorique nationaliste anti-migrants. La montée de ce parti s’explique tant par le contexte européen que par ses promesses sociales. Ses chances de faire partie de la coalition sont quasiment nulles, mais ce succès bouscule en tout cas l’image de l’Estonie à l’étranger, pays vu comme très européen, technologique et ouvert.
Une situation à surveiller de près à quelques semaines du scrutin législatif européen.
Rfi