Devant les stations-essence britanniques les queues s’allongent. D’après la presse locale, le gouvernement envisage de faire appel à l’armée pour livrer du carburant. En attendant, les règles de la concurrence ont été temporairement suspendues afin d’aider les distributeurs à lutter contre la pénurie.
La décision de suspendre temporairement les règles de la concurrence a été prise par le ministre des Entreprises et de l’Énergie, Kwasi Kwarteng. Les distributeurs de carburant pourront en effet partager entre eux des informations afin de livrer en priorité les zones qui en ont le plus besoin.
Cette procédure spéciale intervient après que la puissante association des stations d’essence britanniques a averti que deux tiers de ses membres étaient à court de carburant, alors que les autres sont presque à sec.
« Achats de panique »
Des pénuries d’essence dues à des « achats de panique pure et simple », a affirmé lundi sur la BBC le président de l’association des stations d’essence britanniques (PRA). Ces derniers jours, les stations-service ont été prises d’assaut en raison de ruptures de stocks.
Les problèmes d’approvisionnement touchent surtout les zones urbaines du pays tandis que l’Irlande du Nord semble pour l’instant épargnée, affirme l’association.
Les pénuries sont dues essentiellement à un manque de chauffeurs routiers qui conduisent les camions citernes. Londres a accordé 10 500 visas de travail provisoires. Ces permis de trois mois, d’octobre à décembre, doivent pallier un manque criant de chauffeurs routiers mais aussi de personnel dans des secteurs clés de l’économie britannique, comme les élevages de volailles.
L’armée à la rescousse ?
La possibilité de faire appel à l’armée pour pallier ces pénuries est également à l’étude. Les associations de travailleurs médicaux s’alarment, comme EveryDoctor qui dit recevoir des retours de beaucoup de ses membres « qui ont passé le week-end à tenter de trouver de l’essence sans succès ».
La situation rappelle les années 70 quand la crise énergétique avait amené à un rationnement du carburant et une semaine de travail de trois jours. Il y a une vingtaine d’années, des manifestations contre le prix élevé du carburant avaient également entraîné un blocage de raffineries et paralysé l’activité du pays pendant des semaines.
(avec AFP)