Le Sénégal a enregistré un taux d’exécution de 98% du budget 2019. Une gestion budgétaire «performante» qui a permis un surplus de financement de 145,34 milliards reporté en 2020, selon le ministre des Finances et du budget Abdoulaye Daouda Diallo.
«La gestion budgétaire 2019 a été performante du fait de l’atteinte des objectifs de recettes de la deuxième Loi de finances rectificative (Lfr) 2019 d’un montant de 2 561,6 milliards de francs Cfa et de l’exécution satisfaisante des dépenses», a indiqué hier le ministre des Finances et du budget. En effet, souligne Abdoulaye Daouda Diallo, les charges de l’Etat constituées du service de la dette, des dépenses de personnel, des dépenses de fonctionnement hors personnel, des dépenses d’investissement sur ressources internes et celles sur ressources externes, pour un montant de 4 003 milliards de francs Cfa en 2019, ont été exécutées à hauteur de 3 000 milliards 940 millions francs Cfa. «Soit un taux de réalisation de 98,4% contre 96,1% en 2018, soit une amélioration de 2,3 points», s’est réjoui Abdoulaye Daouda Diallo à l’atelier de lancement officiel de l’exécution budgétaire, au titre de l’année 2020.
A en croire M. Diallo, le paiement de ces dépenses a nécessité la mobilisation des ressources de trésorerie avec une progression annuelle de 463,3 milliards de francs Cfa en valeur absolue et 14,3% en variation relative.
Ce financement exceptionnel engrangé en 2019 aurait permis, d’après le ministre, le report sur la gestion 2020 d’un solde de trésorerie mobilisable au 1er janvier sur les comptes du Trésorier général de l’Etat du Sénégal d’un montant de 145,34 milliards de francs Cfa.
«Aussi, en ce début d’année 2020, l’Etat a-t-il pu faire face, avec aisance, aux premières dépenses urgentes et prioritaires pour un montant de 58 milliards de francs Cfa», a dit le ministre.
Le Sénégal afficherait une bonne santé économique et financière au terme de la gestion 2019 puisque «tous les indicateurs quantitatifs du Programme économique et financier sont respectés». Il s’agit du plancher des recettes fiscales d’un montant de 2 000 milliards 328 millions francs Cfa largement dépassé pour atteindre 2 561,6 millions de francs Cfa, de la cible de déficit budgétaire qui se situe à 3% du Pib hors opération Senelec de 125 milliards de francs Cfa. S’y ajoutent le plafond trimestriel des instances de paiement arrêté à 40 milliards Cfa maintenu à 25 milliards Cfa, le plancher des dépenses sociales établi à 35% du budget (hors dette et hors charges non réparties) dépasse les 45%.
Aussi, l’encours de la dette publique établi à 7 000 milliards 339 millions de francs Cfa est largement inférieur au plafond de la dette d’un montant de 9 000 milliards 114 millions.
Sur un autre plan, Abdoulaye Daouda Diallo indique que le 10 janvier 2020, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) a approuvé un accord triennal (2020-2022) en faveur de l’Etat du Sénégal, au titre de l’Instrument de coordination de la politique économique (Icpe). Il s’agit d’un nouvel instrument introduit en 2017 par le Fmi pour soutenir les pays démontrant leur volonté de réforme et de renforcement du financement de leur économie.
Avec la loi n° 2019-17 du 20 décembre 2019 portant Loi de finances pour l’année 2020, informe Abdoulaye D. Diallo, le Sénégal s’apprête à vivre un moment crucial, celui d’un changement de paradigme dans la gestion de ses finances publiques qui se décline principalement à travers deux réformes majeures, notamment la budgétisation par programme et la déconcentration de l’ordonnancement.
Il s’agira, à travers ces réformes d’envergure qui consacrent la mise en œuvre des innovations contenues dans la loi organique n° 2011-15 du 08 juillet 2011 relative aux lois de finances, «de faire la réforme de l’Etat par le budget». «Ces innovations vont permettre assurément, dans une dynamique d’ensemble, de procéder à une nouvelle conceptualisation de l’Etat, de ses missions et de ses modalités d’intervention», informe le ministre des Finances.