Amazon avait menacé de suspendre ses activités en France pour cinq jours à compter de ce jeudi (du 16 au 20 avril) et jusqu’au début de la semaine prochaine. Mardi, la justice française avait limité les ventes du géant américain de commerce en ligne aux produits essentiels, en attendant une évaluation des risques pour la santé de ses salariés face au coronavirus.
La réaction d’Amazon ne s’est pas fait attendre. L’entreprise de e-commerce annonce qu’elle sera obligée de fermer ses trois entrepôts en France et de restreindre ses activités. « Nous essaierons de rouvrir au plus vite mais je ne peux pas confirmer aujourd’hui (jeudi, NDLR) la date à laquelle nous allons rouvrir », a déclaré Frédéric Duval, son directeur général France au micro de la radio RTL, ce jeudi matin.
A la suite de la décision du tribunal de justice de Nanterre mardi, enjoignant Amazon France de limiter son activité dans l’attente d’une évaluation des risques face au coronavirus, un comité social et économique (CSE), convoqué hier mercredi, s’est prononcé par 14 voix sur 18 votants en faveur de cette fermeture pour nettoyer les sites et évaluer les risques.
Les employés des sites concernés salariés et intérimaires, soit près de 10.000 personnes, seront payés à 100% pendant cette période de cinq jours a précisé la direction. Le recours au chômage partiel a été « évoqué », mais ses « modalités d’application n’ont pas été définies ».
Saisi par un des syndicats du groupe, la Fédération Sud-commerce, le tribunal de Nanterre a interdit mardi à Amazon de vendre tout produit non essentiel, c’est-à-dire autres que l’alimentaire, l’hygiène, et les appareils médicaux. Et cela sous peine d’une amende pouvant atteindre un million d’euros par jour.
De source syndicale, les produits essentiels représentent seulement 10% des ventes d’Amazon en France. La justice a aussi exigé que l’entreprise prouve qu’elle a bien adopté des mesures de protection efficaces pour ses salariés.
Plusieurs syndicats s’étaient en effet plaints d’être obligés de travailler trop près les uns des autres et de ne pas disposer de gel hydro alcoolique ou de masques de protection en quantité suffisante pour éviter de se contaminer.
Amazon qui estime avoir « déjà fait beaucoup » pour la santé de ses salariés, a fait appel de cette décision de justice.
(et avec AFP)