France: Marwan Muhammad lance une «consultation des musulmans» en ligne

Il veut consulter les musulmans de France sur internet. L’essayiste Marwan Muhammad a lancé mercredi 9 mai une plateforme pour « définir les bases de ce que pourrait être l’organisation des communautés musulmanes » dans le futur et « poser les fondations d’une relation constructive et franche avec l’Etat », comme il l’indique dans une tribune publiée par Le Monde. Et ce alors que le gouvernement a annoncé son intention de réorganiser le Conseil français du culte musulman (CFCM), sans détailler ses propositions. Pour l’essayiste, c’est au tour des musulmans de se saisir de la question.

Marwan Muhammad a élaboré 17 questions, mises en ligne ce mercredi, pour donner la parole aux musulmans. L’ancien directeur du Collectif contre l’islamophobie en France, veut une consultation « ouverte », y compris aux non-musulmans et l’affirme : « Quelles que soient les réponses, il n’y a pas de mauvaises réponses ».

La démarche est critiquée par les détracteurs du militant et ex-diplomate, comme le consultant Hakim El Karoui, collaborateur de l’Institut Montaigne, pour qui Marwan Muhammad « est sur un terrain victimaire » et « ne propose rien ». Mais aussi Ahmet Ogras, président du Conseil français du culte musulman (CFCM). Alors que l’organisme souhaite lancer sa propre consultation d’ici fin juin, il dénonce auprès de l’Agence France presse une initiative « pas très fair play ».

Le rapport entre Etat et islam au coeur de la démarche

Quoiqu’il en soit, la question centrale de ce questionnaire anonyme est sans doute : L’Etat doit-il participer à l’organisation du culte musulman ? C’est ce que souhaite le président Emmanuel Macron. Le militant et ancien diplomate se déclare « bien content » que l’Etat « ait des opinions,  des souhaits vis-à-vis de l’islam de France ».

Mais pour lui, « les premières et les premiers concernés, sont tout de même les musulmans et les musulmanes qui vivent en France. Et c’est pour ça que la consultation est si importante. Elle doit permettre d’identifier ce qui leur semble important, que ce soit en matière d’action sociale, en matière d’action culturelle, en matière d’organisation et de financement des projets comme les mosquées, les écoles, des choses comme ça. Et ça, on ne le sait pas, à priori ».

Des rencontres sur le terrain avec le monde associatif sont prévues, avant une publication des premiers résultats d’ici la fin juin. En attendant les éventuelles propositions d’Emmanuel Macron qui a promis de « poser les jalons de toute l’organisation de l’islam de France » avant la fin du premier semestre 2018, sans d’avantages de précisions sur son calendrier.

RFI