France-social: ce 19 mars, CGT et FO veulent peser sur le débat national

Ce mardi 19 mars, les syndicats CGT et FO, qui ont boycotté le grand débat national, tenteront de faire entendre leurs revendications sur le pouvoir d’achat lors d’une journée d’action qui se déroule trois jours après les violences des « gilets jaunes » et une manifestation massive pour le climat. Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Unef (étudiants) et UNL (lycéens) ont également appelé à participer à cette mobilisation nationale interprofessionnelle qui touchera aussi bien le public que le privé.

Largement éclipsés depuis quatre mois par les « gilets jaunes » et n’ayant pas participé au grand débat initié par l’exécutif, les syndicats CGT et FO espèrent revenir au premier plan par les manifestations et les grèves. A Paris, les manifestants des deux centrales défileront du boulevard Saint-Michel au Champ-de-Mars à partir de 13h00 (heure locale), avec en tête Philippe Martinez pour la CGT et Yves Veyrier pour FO.  « La violence est un aveu de faible. Nous, nous appelons à manifester dans le calme », a indiqué ce dernier sur RFI ce mardi matin.

« Réhabiliter la grève »

« Nous sommes déterminés à nous mobiliser car nous ne voulons pas être spectateurs, ni caution de décisions qui pourraient être prises en matière sociale à l’issue du grand débat », a encore expliqué Yves Veyrier. Il juge notamment nécessaire de « réhabiliter la grève », pas utilisée par « les gilets jaunes », alors « qu’elle permet d’obliger les employeurs à se mettre autour de la table ».

De même, la CGT veut « placer le débat où il doit être », notamment par « des actions dans l’entreprise et dans la rue » alors que « depuis plusieurs semaines, les questions de pouvoir d’achat (et donc des salaires), de justice fiscale, d’accès aux services publics sont clairement posées ». Lors de la dernière journée le 5 février, le ministère de l’Intérieur avait recensé 137 200 manifestants et la CGT près de 300 000.

« Début de convergence »

Des militants FO étaient présents mais pas la confédération, fragilisée ces derniers mois par une crise interne avec le départ de Pascal Pavageau, prédécesseur d’Yves Veyrier. Cette journée avait été aussi marquée par la présence pour la première fois au sein des cortèges syndicaux de « gilets jaunes », un « début de convergence » qui avait réjoui la CGT. Les trois-quarts des Français (73%) soutiennent ce mouvement, selon le baromètre des services publics Odoxa pour la Banque française mutualiste, l’Obs, France Inter et la presse régionale. Mais seuls 12% disent prévoir d’y participer.

Comme les fois précédentes, la CFDT, premier syndicat français, qui, lui, a fait le choix de participer au grand débat, ne s’associera pas à cette journée dont il juge les revendications trop éparses. « Je ne crois pas que quelque chose d’un peu confus, dont on ne sait pas vraiment quel est le mot d’ordre, soit de nature à obtenir des résultats », a notamment expliqué, mardi, sur France Culture son numéro un, Laurent Berger.

 

Rfi