Redoine Faïd, un braqueur récidiviste, s’est évadé ce dimanche 1er juillet au matin par hélicoptère de la prison de la région parisienne où il était incarcéré.
L’opération « de quelques minutes » n’a fait ni blessé ni otage, selon l’administration pénitentiaire.
Redoine Faïd était incarcéré à la maison centrale de Réau (région parisienne). Lors de son évasion, il a bénéficié de l’aide d’hommes « lourdement armés », a-t-on précisé de source proche de l’enquête. Redoine Faïd s’était déjà évadé de la prison de Lille-Séquedin (nord de la France) en 2013.
De source proche du dossier, on précise que l’évasion s’est faite « par hélicoptère, avec trois complices ». « L’hélicoptère a été retrouvé » à Gonesse, à une soixantaine de kilomètres de la prison, et « un dispositif de recherche a été activé dans toute l’île-de-France », a-t-on ajouté. Selon une source policière, l’hélicoptère, qui a été retrouvé brûlé, serait parti du Bourget, au nord de Paris.
Selon Nicole Belloubet, ministre de la Justice, les complices « avaient sans doute repéré les lieux par le biais de drones ». La police judiciaire a été saisie et « tous les moyens sont mobilisés pour localiser le fugitif », indique une source au ministère français de l’Intérieur. Les unités territoriales de la police et de la gendarmerie « ont été immédiatement alertées » et « des dispositifs coordonnées de contrôle et d’interception sont mis en place, qui tiennent compte de la dangerosité du fugitif et de ses possibles complices ».
Sa spécialité : l’évasion
La spécialité de Redoine Faïd c’est l’évasion. Durant l’évasion de la maison d’arrêt de Lille-Sequedin en 2013, il fait sauter cinq portes à l’explosif et prend quatre surveillants en otage. Après un mois et demi de cavale, il avait été rattrapé par la police dans un hôtel de la banlieue parisienne.
Son inspiration, Redoine Faïd l’a trouvé dans le cinéma. Il est notamment un grand fan du film Heat du réalisateur américain Michael Mann. Un film de 1995 dans lequel un policier incarné par Al Pacino pourchasse un braqueur à l’explosif.
Dans un livre qu’il a publié en 2010 et qui est intitulé Braqueur : des cités au grand banditisme, il confie qu’il a vu le film des dizaines de fois. C’est cela qui l’a poussé à se spécialiser dans le braquage de fourgons blindés de transport de fonds.
L’homme de 46 ans a été condamné en appel en avril à 25 ans de prison. Il avait organisé un braquage raté en région parisienne qui avait causé la mort en 2010 d’Aurélie Fouquet, une policière municipale.
« Un commando très bien renseigné »
Martial Delabroye est le secrétaire du syndicat Force ouvrière de la prison de Réau. Il est arrivé trente minutes après l’évasion de Redoine Faïd et de ses complices. Ses collègues lui ont parlé d’un commando « très bien renseigné, organisé et déterminé » : « Un hélicoptère s’est posé dans la cour d’honneur de l’établissement. C’est le seul endroit où il n’y a pas de filet antiaérien parce que à cet endroit-là, normalement il n’y a aucun détenu. Des individus lourdement armés de fusils d’assaut et de kalachnikovs sont descendus de l’hélicoptère, deux ou trois individus cagoulés. »
Quand ces individus sont descendus de l’hélicoptère, poursuit Martial Delabroye, ils ont « craqué des fumigènes de part et d’autre de la cour. Je pense que c’était pour créer un mouvement de panique. Ils ont disqué la première porte qui menait au parloir côté famille. Une fois arrivés au parloir, ils ont disqué les grilles palières pour accéder jusqu’au parloir de Redoine Faïd. Arrivés devant la porte du parloir, ils ont ouvert la porte, toujours à l’aide de la disqueuse, et l’ont fait sortir et l’ont extrait via l’hélicoptère. »
Une défaillance ?
La ministre française de la Justice a reconnu lundi sur Europe 1 qu’il y avait « peut-être » eu une défaillance à la prison d’où s’est évadé dimanche par hélicoptère le braqueur récidiviste Redoine Faïd, toujours en fuite. « J’ai demandé à ce qu’une mission d’inspection générale de la justice se rende sur place dès aujourd’hui et puisse voir comment les mesures de sécurité auraient été le cas échéant défaillantes pour que nous puissions y remédier », a encore déclaré la ministre.