Razzan El Najjar n’a pas été visée par les soldats israéliens. Ce sont les conclusions d’une enquête préliminaire de l’armée israélienne après la mort de cette jeune secouriste gazaouie vendredi dernier. Le cas de Razzan El Najjar avait relancé les accusations d’usage excessif de la force de la part de l’armée israélienne face aux manifestations dans la bande de Gaza.
Dans la bande de Gaza, le nom et le visage de Razzan El Najjar sont désormais connus de tous. La jeune secouriste volontaire a été tuée alors qu’elle apportait de l’aide à des blessés dans les manifestations de vendredi, à l’est de la ville de Khan Younès. Touchée par une balle à la poitrine alors qu’elle portait une blouse blanche médicale, elle est devenue pour les Gazaouis un symbôle de ce qu’ils voient comme la répression israélienne de la «Grande marche du retour», un mouvement de protestation qualifié d’«émeutes» par Israël.
Ses obsèques samedi ont rassemblé des milliers de personnes. Et sa mort a fait réagir le représentant de l’ONU pour le processus de paix. «Le personnel médical n’est pas une cible» a écrit Nikolay Mladenov sur Twitter. Le diplomate a appelé Israël «à calibrer son usage de la force» et demandé au Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, «d’éviter les incidents» près de la barrière de séparation.
L’armée israélienne a mené une enquête sur les circonstances de la mort de Razzan El Najjar. Et elle affirme que ses premières conclusions indiquent qu’un «petit nombre de balles» a été tiré lors de cet incident et qu’aucun tir ne visait «délibérément» la secouriste. Mais l’armée affirme qu’elle va poursuivre ses investigations. Et que les conclusions finales seront remises à l’avocat général militaire qui décidera de la suite à donner.