Quatre compagnies aériennes européennes portent plainte contre la France. Un recours a été déposé mardi 24 juillet 2018 par Ryanair, Easyjet, WizzAir et IAG auprès de la Commission européenne. Ces compagnies s’estiment lésées par les grèves à répétition des contrôleurs aériens, et accusent la France d’enfreindre le principe de libre-circulation dans l’UE.
Entre 2004 et 2016, sur 357 jours de grèves du contrôle aérien en Europe, plus de 70% ont eu lieu en France. Des grèves qui s’accompagnent de perturbations et de retards. Le mois dernier, l’agence de contrôle du trafic aérien Eurocontrol a comptabilisé 150% de retards en plus par rapport à l’année précédente.
Pour les compagnies aériennes, ces grèves ont un coût, des frais d’annulation et d’indemnisation qui pèsent sur leurs bénéfices. D’autant que pendant ces épisodes de grèves, le survol de la France n’est pas autorisé, poussant les compagnies à contourner l’espace aérien français. Et à dépenser davantage de carburant.
Ils veulent pouvoir survoler l’Hexagone même en cas de grève
Dans un communiqué commun, les plaignants réclament donc de pouvoir survoler la France, même en cas de grèves nationales. Et se faisant le porte-parole des passagers, eux aussi lésés, les quatre groupes réclament un plus juste équilibre entre liberté de circulation et droit de grève.
Joint par téléphone, Loïc Parisi, secrétaire national du SNCTA, le syndicat majoritaire des contrôleurs aériens en France, estime que faire grève relève du droit français. Loin de la dénoncer, il espère, au contraire, que la plainte fera aboutir les revendications de son syndicat.