La cheffe de l’exécutif de Hong Kong, Carrie Lam, a présenté, mardi 18 juin lors d’une conférence de presse, ses « plus sincères excuses » pour la crise provoquée par le projet de loi ouvrant la voie à des extraditions vers la Chine continentale ; un projet désormais suspendu après deux manifestations d’ampleur. Une heure après, les opposants au projet de loi lui ont répondu depuis la rue.
Avec notre correspondante à Hong Kong, Florence de Changy
Après l’intervention de Carrie Lam, solennelle, dans la grande salle de conférence du gouvernement, ce sont les opposants qui ont pris la parole. Les cinq délégués du Front civil des droits de l’homme, organisateur du mouvement de protestation contre la loi d’extradition, se sont à leur tour adressés à la presse, mais cette fois-ci sur le trottoir, devant l’immeuble du Parlement.
Colère
Ils se sont dit en colère et tout à fait insatisfaits des excuses de Carrie Lam, qui n’a donné satisfaction à aucune de leurs quatre autres demandes. Carrie Lam n’a même pas accepté de retirer formellement le projet de loi controversé, mais elle a simplement répété qu’étant donné les délais de procédure, il ne sera sans doute pas possible de l’examiner avant la fin de ce mandat parlementaire.
Reste que les organisateurs sont encore en position de force. Ils ont à leur crédit deux manifestations d’ampleur exceptionnelle : une de 1 million de personnes, l’autre une semaine plus tard de 2 millions de personnes. Et pour le moment, ils semblent tenir leurs troupes : « Nous avons également reçu beaucoup de nouvelles idées pour garder notre élan », ont-ils indiqué.
Prudence
Mais l’heure est à la prudence et à la consultation. Ils enchaînent les réunions avec le camp de l’opposition pro-démocratie, les syndicats de tout secteur, les leaders cléricaux.
Le Front civil des droits de l’homme espère annoncer son futur plan d’action dans les jours qui viennent. Les excuses de Carrie Lam ont toutefois été acceptées par le camp pro-Pékin du Parlement, qui estime pour sa part qu’il est temps de tourner la page de cette crise.
Rfi