En Inde, le procès du viol collectif et du meurtre d’une fillette de 8 ans, en janvier dans la région du Cachemire, vient d’être délocalisé. Huit personnes hindoues sont mises en examen pour ce crime horrible, qui aurait eu pour but de faire fuir la famille musulmane de cette jeune fille. La Cour suprême a accepté la requête des membres de la famille de la victime, qui affirmaient que leurs vies étaient menacées dans la région où ils se trouvaient et qu’ils ne pourraient obtenir justice du tribunal local.
Avec notre correspondant à New Delhi,Sébastien Farcis
Le district de Kathua, dans le sud de la région du Cachemire, est à majorité hindoue. Des manifestations de soutien aux accusés hindous ont eu lieu ces dernières semaines, et des ministres régionaux y ont même pris part.
De nombreux membres du barreau local ont ensuite menacé l’avocate de la famille de la victime, pour qu’elle abandonne l’affaire.
Toute cette pression a été prise en compte par la Cour suprême, qui a accepté, exceptionnellement, de déplacer ce procès chargé dans l’Etat voisin du Pendjab, et dans le tribunal de Pathankot, à 35 km de Kathua. Les accusés auront ainsi plus de mal à influencer ces juges ou à organiser des manifestations autour du tribunal.
La Cour suprême a également exigé que cette famille musulmane et ses avocats soient protégés par la police. Et requis que les audiences se tiennent tous les jours à partir du 9 juillet prochain, et qu’elles soient filmées.
Ce procès est très attendu en Inde, car il jugera des hindouistes qui ont cherché à terroriser une communauté musulmane pour la faire fuir. Des actes qui se reproduisent de différentes manières dans le reste du pays, mais qui restent généralement impunis.
rfi