« Quand la dette est soutenable, elle crée de la prospérité. Quand elle n’est pas viable, elle devient un fardeau pour les générations futures. C’est pourquoi le Fmi tire la sonnette d’alarme sur l’augmentation rapide de la dette, quand sa composition est moins concessionnelle [prêts plus chers et plus courts] ou que quand son ampleur n’est pas connue ».
Les propos sont de Kristalina Georgieva, directrice générale Fmi qui s’exprime dans un entretien au magazine Jeune Afrique, cette semaine. Occasion pour parler de l’encours de la dette et prodiguer des recommandations aux pays africains pour une dette beaucoup plus viable.« Cependant, nombre de pays africains corrigent ces défauts, et le taux d’endettement du continent s’est stabilisé à 55% du PIB », s’est félicitée la directrice générale du Fonds, qui a pris part au colloque organisé par le Fmi, l’Onu et le Cercle des économistes, le 2 décembre dernier, à Dakar, sur le thème : « Développement durable et dette soutenable, trouver le juste milieu ».
A ce propos, Kristalina Georgieva dit avoir été « impressionné par la qualité des échanges avec les sept chefs d’Etat et de gouvernement. Tous s’alignent sur notre recommandation : améliorer la mobilisation des recettes fiscales, qui pourraient être plus élevée de l’ordre de 3% à 5%de PIB. Or, un point de PIB représente 17 milliards de dollars en Afrique subsaharienne ! Nous travaillons pour mieux collecter les impôts, à travers par exemple la réduction des exonérations et des exemptions d’impôt et en facilitant la formalisation des entreprises ».Elle cite le cas de l’Ouganda où « la collecte fiscale va passer de 11% à 15% du PIB. Au Sénégal, elle atteint 17% », dit-elle.
Quant à l’amélioration de la transparence de la dette, le Sénégal, souligne Mme Georgieva, a créé un comité spécial pour décider des emprunts du pays ; cela lui permet une approche prudente. Emprunteurs et prêteurs doivent savoir quelle est la situation de la dette d’un pays ».