La banalisation du virus, l’erreur fatale !

La banalisation du virus, l’erreur fatale !

De Pape Diouf au Général Niang, en passant par Babacar Touré, Bamba Ndiaye, Idrissa Diallo, Pierre Ndiaye, le député Marie-Louise Diouf, etc. la Covid-19 continue d’attaquer notre pays en s’en prenant à certains de ses meilleurs fils.
Certaines personnalités ont également été infectées et s’en sont sorties et d’autres sont toujours sous traitement ou en observation.

La Covid-19 attaque au cœur de la République et ne fait nullement de distinction entre riches et pauvres, autorités ou citoyens ordinaires.

L’impression qui se dégage parfois, c’est qu’il s’en prend beaucoup plus aux grands de ce monde comme le Président français, le Premier Ministre britannique, deux anciens Présidents burundais morts de la maladie et bien d’autres.

Ce qui inquiète chez nous, c’est la fréquence des décès de personnalités et de citoyens moins connus depuis quelques Cinq décès hier, c’est le lourd bilan qui ne cesse de se répéter.

Une situation que nous imputons tous à une période de relâchement observée à tous les niveaux. Nous pensions que le virus était vaincu. Alors, il a repris des forces et ne cesse de marquer des points.

Ce qui inquiète cependant tout observateur, c’est que les populations ont domestiqué la peur.

Nous en sommes arrivés à un stade où la peur a presque disparu si l’on compare cette époque à celle des mois précédents. Peu de gens se soucient que le virus soit là ou pas. Chacun vague tranquillement à ses occupations et pour la plupart sans gestes barrières significatifs.

Les artistes souhaitent reprendre leurs activités. Idem pour les lutteurs. Les arguments avancés, c’est que leurs compatriotes ont bel et bien repris leurs activités et qu’ils ne peuvent pas rester sans rien faire.

Pourtant, comme on le sait, la banalisation du virus n’a fait qu’augmenter ses capacités à nous faire mal. Et le froid aidant, 2021 s’annonce sous de mauvais auspices.

Nous encourons tous une aggravation des cas de contamination, au Sénégal et ailleurs en Afrique et dans le monde.

Malgré la découverte de vaccins et le début de séances de vaccination dans plusieurs pays, le virus a pris une longueur d’avance qu’il sera difficile de juguler. Il faudra sans doute du temps et beaucoup d’abnégation, de courage mais surtout de méthode, de travail et d’engagement.

Le Chef de l’Etat Macky Sall a davantage exhorté ses compatriotes à davantage éviter de verser dans la banalisation du virus. Il s’est prononcé en ses termes : “A tous ceux qui sont en train d’ignorer les gestes barrières, à négliger le port correct du masque ou bien à ne pas observer la distanciation physique et pire encore de nier l’existence de la maladie, vous vous mettez en danger et vous mettez en danger les populations”.

Mais, ne prêche-t-il pas dans le désert ? Nos compatriotes ont pris goût à vivre avec le virus en pensant qu’il ne s’en prendra qu’à l’autre. Les jeunes se croient immunisés et les plus anciens sont dépassés par des cérémonies familiales répétitives auxquelles il leur est difficile de ne pas assister.

Les cérémonies religieuses sont programmées par les différentes confréries qui y tiennent et les lieux de culte sont rouverts comme le sont les marchés, les hôtels, les restaurants et autres.

Pourtant, une moyenne de centaine de cas par jour et de cinq décès, c’est beaucoup.

Alors, il urge de renouveler et de parfaire la stratégie de communication autour du virus. La riposte doit être concertée et beaucoup plus efficace.

Au lieu de baisser les bras, il faudra aller à davantage de prévention. Car, jusqu’ici, nous misons trop sur le curatif alors que nous savons que c’est beaucoup plus un problème de santé publique. Et que c’est le gros du travail doit porter sur la prévention.

Les médias, les associations, les leaders d’opinion et les autorités doivent tous être mobilisés autour des gestes, simple, de prévention et éviter toute activité non-nécessaire.

Et parallèlement, il faudra savoir sanctionner les récalcitrants, ceux qui, justement, mettent en danger leurs vies et celles des autres.

Mais, jusqu’ici, nous avons aussi bien pêché sur la prévention que sur la sanction.