Deux jours après l’attaque d’un poste frontalier par l’armée centrafricaine, Bangui joue l’apaisement. Une délégation conduite par la ministre des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo Temon, a été reçue, mardi 1er juin, à Ndjamena par le président du Conseil militaire de transition et les deux pays ont convenu de la mise en place d’une commission d’enquête internationale pour clarifier les circonstances de cette attaque.
La Centrafrique a condamné « fermement » l’attaque par son armée d’un poste frontalier en territoire tchadien qui a causé, dimanche 30 mai, la mort de six soldats tchadiens, dont cinq « enlevés et exécutés », lors d’une rencontre mardi soir à Ndjamena entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Les deux parties « ont souligné l’urgence d’élucider les circonstances dans lesquelles cette attaque a été opérée », selon un communiqué conjoint.
La délégation centrafricaine a été reçue aussitôt après son arrivée par le président du Conseil militaire de transition à qui elle a remis un message. Ensuite, les deux délégations composées des ministres des Affaires étrangères, de la Défense et de la Sécurité ont eu une séance de travail, rapporte notre correspondant dans la capitale tchadienne, Madjiasra Nako.
En plus des excuses présentées par la délégation centrafricaine, les deux pays « ont convenu de la mise en place d’une commission d’enquête internationale indépendante et impartiale » composée des Nations unies et des organisations régionales qui se déploiera sur le terrain pour établir les faits et déposer un rapport qui situera les responsabilités.
Selon des observateurs, Bangui, qui joue profil bas depuis l’attaque de dimanche, a réussi à faire tomber le thermomètre, surtout que Ndjamena n’était même pas disposé à accueillir la délégation centrafricaine. Il a fallu la médiation de pays amis pour que le Tchad privilégie la voie diplomatique.