La Corée du Nord a lancé ce vendredi 18 novembre un missile balistique intercontinental qui serait retombé dans la zone économique exclusive du Japon. Un tir qui fait suite à la cinquantaine de missiles tirés ces deux derniers mois par Pyongyang en réponse aux exercices des armées sud-coréennes et américaines. Jeudi encore, la Corée du Nord avait tiré un missile courte portée et promis une réponse féroce au rapprochement militaire entre Séoul, Tokyo et Washington.
Pyongyang a décidé de faire grimper la tension d’un cran dans la péninsule. Après les menaces du ministre des Affaires étrangères nord-coréen, la Corée du Nord a sorti l’artillerie lourde, rapporte notre correspondant à Séoul, Nicolas Rocca.
D’après les informations sud-coréennes et japonaises, le missile balistique intercontinental aurait atteint une altitude maximale près de quinze fois supérieure à celle de la Station spatiale internationale, avant de s’écraser à 200 km des côtes japonaises.
Mais le missile pourrait aller bien plus loin que l’archipel, car Tokyo estime qu’il serait capable de voler 15 000 km. Ce qui signifie qu’il aurait le potentiel de frapper Washington et l’intégralité du territoire des États-Unis.
Ce test semble donc directement dirigé vers l’ennemi américain. D’ailleurs, la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, a convoqué une rencontre avec les pays alliés de la région pour évoquer le tir de missile en marge du sommet de la Coopération économique de l’Asie Pacifique à Bangkok.
Une réaction en accord avec la volonté américaine de réaffirmer ces dernières semaines sa capacité à utiliser tous les moyens, y compris nucléaires, pour défendre Séoul et Tokyo face à la menace nord-coréenne. Yoon Suk-yeol, le président sud-coréen, a appelé de son côté à renforcer les moyens de dissuasion face une Corée du Nord qui ne cesse d’améliorer ses capacités militaires.
La Maison Blanche a condamné « fortement » le tir, qui constitue selon elle « une violation éhontée de multiples résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et fait inutilement monter les tensions et risque de déstabiliser la situation sécuritaire dans la région ». A Bangkok, où se tient un sommmet Asie-Pacifique, la vice-présidente américaine Kamala Harris devait se réunir en urgence vendredi avec M. Kishida, le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo et les dirigeants du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.