La Corée du Sud s’ouvre, malgré une explosion record des contaminations de Covid-19

La Corée du Sud s'ouvre, malgré une explosion record des contaminations de Covid-19

Plus de 600 000 nouvelles infections ont été enregistrées ce jeudi 17 mars, un record absolu pour le « Pays du matin calme » et ses 52 millions d’habitants. Pourtant, le gouvernement ne semble pas s’alarmer et envisage toujours de mettre fin progressivement aux restrictions.

La stratégie étonne, dans cette région du monde plutôt connue pour avoir mis en place des mesures extrêmement strictes face au virus. Mais c’est bien quand les cas sont au plus haut que l’on se rapproche le plus d’une situation pré-Covid.

Si les restaurants et les rues commerçantes ne sont pas pleins, les gens continuent de sortir à Séoul : l’ambiance n’a rien à voir avec le sentiment de panique et l’inquiétude collective de l’hiver 2021, quand les métros étaient vides avec seulement quelques milliers de cas de contamination enregistrés.

Si certaines critiques se font entendre, notamment au sein de la communauté scientifique, c’est surtout une fatigue face au Covid-19 et ses restrictions qui semble dominer chez les Sud-Coréens.

Du côté du gouvernement, le passe vaccinal a été supprimé et un allègement supplémentaire des restrictions a été annoncé ce vendredi 18 mars, avec l’autorisation des rassemblements allant jusqu’à huit personnes, contre six précédemment. Les horaires d’ouvertures des restaurants et bars pourraient aussi bientôt passer de 23h à minuit.

Signe de cette volonté de réouverture, la sacro-sainte quarantaine à l’entrée du pays, actuellement de sept jours, sera levée le 21 mars pour les personnes vaccinées en Corée du Sud et le 1er avril pour les personnes ayant un parcours vaccinal complet à l’étranger.

La Corée du Sud, une exception en Asie de l’Est
Comparée à ses voisins, la Corée du Sud fait figure d’exception. La Corée du Nord est fermée à double tour, la Chine confine ses grandes villes et Taïwan continue de ne compter qu’une poignée de cas avec une politique d’entrée sur son territoire très restrictive. Le Japon s’apprête à lever toutes les restrictions liées au Covid-19. Mais si le pic de la vague d’Omicron semble être passé et les cas quotidiens sont retombés en dessous des 100 000, le pays continue d’avoir un contrôle des frontières bien plus strict que son voisin coréen.

Pour comprendre cette stratégie d’ouverture de la Corée du Sud, il faut d’abord relativiser le chiffre impressionnant des 621 000 cas de ce jeudi 17 mars, en partie due à une erreur de comptabilité les jours précédents.

La moyenne des nouveaux cas publiés par les autorités sud-coréennes sur la dernière semaine est de 390 000 cas. Un chiffre, certes, élevé, mais qui fait partie de la stratégie de lutte contre le virus, car le pays continue à dépister massivement pour repérer les cas à risque et pouvoir les traiter.

Le résultat est sans appel: en Corée du Sud, on meurt moins du virus qu’ailleurs. Avec un taux de mortalité de 0,14%, soit 10 fois moins qu’aux États-Unis, la Corée du Sud reste un bon élève comparé à des pays à la population similaire, avec 12 000 décès depuis début de la pandémie contre 138 000 en France ou 163 000 au Royaume-Uni.

Face à Omicron et BA.2, l’hôpital sud-coréen continue de tenir le choc, en évitant une saturation des lits de réanimation. Le système de santé s’est plutôt bien adapté à l’abandon du traçage des cas contacts et du passage de l’isolement systématique des malades sous stricte surveillance, à la quatorzaine à la maison. Souvent présenté comme un modèle de gestion de la pandémie, variant après variant, la Corée du Sud continue de prouver sa capacité d’adaptation.

rfi