Ukraine: les habitants de Varash craignent une invasion de la Bielorussie

Ukraine: les habitants de Varash craignent une invasion de la Bielorussie

Depuis le début du conflit, les centrales nucléaires sont des cibles stratégiques pour l’armée russe. Tchernobyl ou Zaporija ont été attaquées puis reprises par l’armée ukrainienne. Dans la ville de Varash, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière biélorusse, se tient la deuxième centrale nucléaire du pays. La population craint une invasion depuis ce pays voisin, affidé à Vladimir Poutine.

De notre envoyé spécial à Varash,

Toutes les nuits, les habitants de Varash sont réveillés au son des sirènes. De toute la ville, on peut voir les six cheminées de la deuxième centrale d’Ukraine. À 80 km kilomètres de la frontière biélorusse.

Artem a fui Kiev au début de la guerre. Il est retourné chez ses grands-parents à Varash. Ensemble, ils ont aménagé un abri anti-aérien dans leur remise sous le garage. « On a principalement peur des bombardements. Donc c’est la pièce la plus sécurisée que nous avons ici. »

Daria, sa grand-mère, vit ici depuis toujours. Comme un quart de la population de Varash, elle a travaillé à la centrale toute sa vie. Elle a peur pour la première fois depuis des décennies : « À chaque fois que l’on entend les sirènes, on se demande si c’est une attaque qui arrive depuis la Biélorussie. On ne veut vraiment pas qu’ils attaquent et on espère que les Biélorusses et les Ukrainiens restent amis. Je ne sais pas si Loukachenko le fera, mais comme Poutine le presse, on doit s’attendre à tout. »

Peur d’une attaque biélorusse
S’attendre à tout, c’est le travail de Pavlo Pavlyshyn, le directeur de la centrale. Tous les jours, il est en contact avec les autorités ukrainiennes. Et son inquiétude est réelle : « Si nos ennemis utilisent des armes puissantes, il pourrait y avoir une explosion dans le réacteur. Le pire, ce ne sera pas pour l’Ukraine, mais pour les autres pays voisins. »

Face à cette menace, les citoyens se préparent comme ils peuvent. Vitalii, Sapeur-pompier, organise des formations aux premiers secours : « Depuis le début de la guerre, les demandes pour ces formations ont augmenté de 600%. Tout le monde sait à quel point cet endroit est stratégique et maintenant que le danger augmente, tout le monde en a encore plus conscience. »

Alors que l’est et le sud de l’Ukraine sont toujours sous les bombes, la petite ville de Varash n’a pas fini d’entendre le son des sirènes.

rfi