« Cette fois-ci, plus question de tergiverser, s’exclame Le Figaro. Le gouvernement entame 2023 en s’attelant aux derniers préparatifs de sa réforme des retraites. Chantier majeur du quinquennat, les arbitrages seront rendus publics le 10 janvier prochain par la Première ministre, Élisabeth Borne. En attendant, elle recevra – accompagnée de son ministre du Travail, Olivier Dussopt – les partenaires sociaux ce mardi et demain mercredi pour ‘poursuivre le dialogue’. »
Reste que les syndicats restent vent debout contre cette réforme. De même que les Français… « ‘La bataille va être très rude pour le gouvernement’, a prévenu hier Frédéric Dabi, le directeur général Opinion de l’IFOP. Seuls 22 % des Français soutiennent un âge de départ légal à la retraite fixé à 65 ans, le cap initial fixé par Emmanuel Macron. Ce qui n’est pas sans rappeler que les plus gros mouvements sociaux qui ont paralysé le pays ont souvent été liés aux retraites, de 1995 à 2019 en passant par 2010. (…) Les intentions du gouvernement sont d’autant plus périlleuses, pointe encore Le Figaro, qu’elles s’inscrivent dans un contexte économique difficile. Le pic d’inflation est attendu au premier semestre 2023 par la Banque de France. Augmentation du gaz le 1er janvier, augmentation de l’électricité le 1er février prochain… Si les prix de gros baissent actuellement, les ménages n’en verront pas tout de suite la couleur. Accentuant le risque d’une colère sociale bien que le bouclier tarifaire plafonne les hausses à 15 %. ‘Il ne manque qu’une étincelle’, s’alarme Frédéric Dabi. »
Il suffira d’une étincelle ?
Justement, « la peur de l’étincelle », lance Le Parisien. « On les avait un peu oubliés, mais ils aimeraient refaire parler d’eux. Un nouvel appel à manifester a été lancé pour samedi prochain sous la bannière des Gilets jaunes. La colère des organisateurs tient en cinq mots ‘Retraites – 49.3 – Inflation – Énergie – Carburant’ et, comme précédemment, ils s’activent sur les réseaux sociaux pour mobiliser.
Pour l’instant, le nombre de personnes s’affichant intéressées par cette journée d’action est très faible par rapport aux grandes heures du mouvement. Et les derniers appels du même type avaient fait un flop, les Gilets jaunes se réduisant à une poignée. Mais la période est électrique, comme l’ont fait remarquer récemment certains instituts de sondage. » Et « au-delà de ce qui pourrait se passer sur la réforme des retraites, le gouvernement se montre attentif à tous les signes de tension, quel que soit le secteur. Pour éviter que le feu qui couve ne se réveille. »
Et d’après Les Echos, « une partie de l’entourage d’Emmanuel Macron est inquiète. Non parce qu’elle croit au grand soir syndical. Mais parce qu’elle craint la petite mèche allumée dans un coin, qui catalyse soudain et entraîne, en parlant aux tripes d’un grand nombre. Sur la retraite, un mot maladroit, une situation personnelle qui fait écho… par définition, le coup partira d’où on ne l’attendait pas. Ces derniers jours, une actualité nouvelle a vu le jour. Celle des entreprises qui baissent le rideau face aux prix de l’énergie, comme William Saurin. Ou comme ce boulanger de l’Oise qui appelle à la mobilisation après le bond de 12.000 euros de sa facture d’électricité. Un homme qui émeut, dans une activité qui parle à tous : ‘C’est d’un cri d’alarme comme celui-là que tout peut partir’, prévient un conseiller. »
Chine : une gestion désastreuse de la pandémie de Covid
A la Une de La Croix : « l’échec de Pékin » ; le quotidien catholique revient sur la flambée de Covid qui embrase la Chine et souligne que « l’échec du régime chinois sur la gestion de la pandémie est d’autant plus patent qu’il a eu recours à des moyens extrêmes. La stratégie ‘zéro Covid’ fut surtout une politique de libertés zéro, mêlant répression, hyper-surveillance et désinformation. Enfermer les malades – jusqu’à parfois les emmurer ! – n’a fait que retarder la diffusion du virus. Trois ans après l’apparition de ce dernier, la Chine n’a pas su développer un vaccin efficace. Tout cela contredit la propagande d’un régime qui a longtemps présenté les démocraties comme incapables de répondre efficacement au défi du Covid. »
Algérie : la fuite en avant répressive du pouvoir
Et puis ce coup de gueule du Monde à propos de la situation en Algérie… « La calamiteuse surenchère autoritaire du régime » : c’est le titre de l’éditorial du quotidien du soir. « La récente arrestation du journaliste Ihsane El Kadi, directeur et fondateur de Radio M et du magazine ‘Maghreb Emergent’, illustre une fuite en avant répressive du pouvoir, désastreuse pour l’image de l’Algérie, estime Le Monde. L’admiration qu’avait inspirée le spectacle de foules pacifiques et joyeuses du Hirak, qui avait radicalement renouvelé le regard porté sur l’Algérie, n’est plus qu’un souvenir en charpie. L’heure est à la sidération, soupire encore Le Monde, face à la fuite en avant répressive d’un régime en pleine revanche après avoir craint pour sa survie. »