L’accueil dans les structures sanitaires: Le parent pauvre de la politique sanitaire dans le public

Depuis quelques années, les conditions d’accueil des malades dans les hôpitaux ont révélé plusieurs manquements. C’est d’autant plus préoccupant que cela se passe dans un milieu où les acteurs semblent oublier leur mission première. Il s’agit de se mettre à la disposition des patients…

Face à cette situation alarmante, des centaines et des centaines de vies ont été ainsi sacrifiées. C’est triste de constater que beaucoup de patients vivent ce calvaire. Et voilà un problème qui est très ressenti dans la santé publique. C’est un phénomène que certains peuvent expliquer par l’ « insuffisance en nombre et en qualité des personnels de santé qualifiés et leur inégale répartition sur le territoire national ». A cela s’ajoute la faiblesse du plateau technique des structures de référence et le surendettement des hôpitaux. Tout ceci se converge et met la pression aux pratiquants de soins. Mais le professionnel de la santé doit gérer : le stress, la difficulté et la douleur. Malheureusement dans certaines structures au Sénégal, l’angoisse des médecins crée un déséquilibre inquiétant et souvent ces derniers courent le risque de voir leur malade fuir ou refusant toute communication ou collaboration. Et les conséquences de ce mauvais accueil sont multiples : le refus de soins du patient va entrainer dans la foulée le conflit entre soignant et soigné. Et il y’aura ensuite une mauvaise pratique de soin qui va retarder forcément la guérison du patient. Ainsi le service de santé sera toujours décrié par l’opinion publique car il y’a toujours l’insatisfaction permanente du malade.

Avantage d’un bon accueil

« L’accueil n’est ni factuel et ni temporaire. Il est permanent et dure tout le temps du traitement » nous dit d’emblé M. Augustin Béni professeur en soins infirmiers. Il précise que « c’est un élément incontournable et déterminant dans la prise en charge du patient. La qualité d’accueil doit éveiller chez le malade un sentiment de confiance et de sécurité. Le malade doit continuer à se sentir véritablement une personne».
Donc pour une bonne prise en charge dans la confiance et l’espoir, l’accueil est le premier acte de soin que pose tout personnel de la santé (médecin, infirmier, sage femme,…) ainsi le professionnel doit comprendre le patient et partager sa souffrance. Il faut noter également qu’« un bon accueil est un élément de guérison et un acte de confiance. C’est-à-dire les premiers moments de contact entre le soignant et le soigné et qui rassurent et amènent la confiance du patient » dit le professeur. M. Béni estime qu’il faut mettre les moyens et les mesures d’accompagnement comme les conditions d’hébergement, l’alimentation, la possibilité de distraction et d’information pour que le patient se sente à l’aise, en confiance et en sécurité.
Selon lui, il est nécessaire de mettre en avant les attitudes d’accueil avant les conditions d’accueil. Pour lui, il est impossible d’avoir un bon accueil sans au préalable veiller au comportement qu’on va montrer au premier jour. « Bien avant le geste et la parole, c’est le visage qui accueille. Il permet de nous approcher ou de nous éviter. Le personnel de la santé doit adopter un caractère standard universel : bon, loyal, serviable et sécuritaire permettant de refuser et de rejeter toute situation de conflit avec le malade ou son entourage » nous enseigne-t-il.

Abdoul Aziz Watt