Le Qatar a réussi son mondial. Fantastique et Historique ! Cette pétromonarchie a gagné au finish sur tous les tableaux. Une nouvelle puissance géopolitique et économique qui devra apporter de la plus-value au continent africain dont la transformation dépendra du dynamisme de sa présence.
Plus d’un million de visiteurs se sont rendus dans ce pays arabe pendant le Mondial-2022 du 20 novembre au 18 décembre 2022). 3,4 millions de supporteurs ont assisté aux matches dans les stades, en symbiose et en extase selon des statistiques de la Fifa. L’agence de presse qatarie QNA a recensé 3.404.252 spectateurs, soit la troisième meilleure affluence pour une Coupe du monde de foot, derrière les Etats-Unis en 1994 (3.587.538) et le Brésil en 2014 (3.429.873).
Quelque 2.457.059 de personnes ont assisté aux matches de la phase de groupes, 411.609 aux huitièmes de finale, 245.221 aux quarts et 157.260 aux demi-finales. La finale, remportée par l’Argentine contre la France a rassemblé 88.966 spectateurs. Tous les records donc pour un pays qui était voué aux gémonies par des lobbies tapis dans l’ombre qui ont activé, sans rechigner bon nombre de médias occidentaux, en vue de casser du Qatar, avant même le début de la compétition. Une réussite diplomatique et sportive de premier plan qui va avoir des répercussions économiques jusqu’en Afrique.
Soft power sur orbite
Dans le continent noir, le Qatar fait figure de référence avec une soft power qui séduit ça et là. Sans encombrer ou imposer un quelconque diktat, Doha fait son chemin. À sa manière. Une approche qui marche bien.
Au Tchad en juillet 2022, si des groupes rebelles, politico-militaires, jadis très allergiques au pouvoir depuis le règne du défunt Maréchal Idriss DEBY ITNO ont des concessions pour revenir à la table des négociations, c’est grâce à l’entregent du médiateur qatari. Celui-ci s’est donné à fond, en termes de ressources humaines et en logistique, parfois nuitamment pour venir à bout des fortes divergences entre Ndjamena et les groupes civilo-militaires. D’ailleurs Mahamat Zene Cherif, ex-Ministre des Affaires Étrangères tchadien, déclarait à l’époque dans un tweet : « Nous saluons la sage décision des groupes politico-militaires ayant suspendu leur participation aux pourparlers de paix de Doha de revenir sur leur décision dans l’intérêt de la paix. Le dialogue national inclusif à venir doit réunir tous les Tchadiens. » C’est à partir de Doha et grâce aux avancées notoires qu’un autre dialogue a été fixé le 20 août à Ndjamena.
Catalyseur économique pour l’Afrique de l’Ouest
Les relations entre le Qatar et l’Afrique deviennent ainsi de plus en plus marquées par une forte volonté de coopération pour des investissements. En 2017, la visite au Sénégal et au Burkina Faso de l’Émir du Qatar était guidée par une ferme résolution de diversifier ses partenariats économiques. L’émirat devrait par exemple participer au financement d’un hôpital burkinabè dédié à la lutte contre le cancer. Un investissement de près de 7 milliards de francs CFA. Le Cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani ouvert au monde et conscient de la richesse du continent noir, s’est fixé un objectif clair. Il s’était rendu dans six pays : Sénégal, Mali, Guinée, Burkina Faso, Côte d’Ivoire et Ghana. Depuis son arrivée au pouvoir en 2013, il n’a effectué de visite en Afrique de l’Ouest qu’en 2017. Il avait plutôt jeté son dévolu sur l’Afrique de l’Est. La donne a changé. L’Emirat est depuis longtemps convaincu de la nécessité d’investir davantage en mobilisant ses énergies et de moyens en Afrique de l’Ouest. Au Mali, l’attractivité du secteur minier est aussi dans le viseur des investisseurs qatari qui affichent de sérieuses ambitions. Signe manifeste de l’intérêt économique grandissant de l’Émirat en Afrique, principalement dans la zone sahélienne. De belles perspectives en vue si l’on sait qu’en Afrique de l’Ouest et ailleurs dans le continent, les paradigmes diplomatiques changent. La diplomatie dans la sobriété et respect mutuel de leurs partenariats surtout économiques, que propose ou offre déja le Qatar, se révèle bien comme une bonne alternative pour le « futur du continent ». Les populations exigent de plus en plus une coopération basée sur l’égalité et le respect. Le Qatar est donc sur la bonne voie.
(Confidentiel Afrique)