C’est un nouveau rebondissement dans le feuilleton Ascoval, dossier devenu politiquement sensible. Alors que l’aciérie du nord de la France doit être reprise ce mercredi par un groupe sidérurgique britannique, un doute de dernière minute s’est immiscé. Le repreneur British Steel aurait de graves difficultés financières. Une nouvelle source d’inquiétude pour les salariés épuisés par plusieurs années d’incertitudes.
Chat échaudé craint l’eau froide, dit le dicton qui colle parfaitement au sentiment des salariés d’Ascoval. Des années qu’ils attendaient un repreneur. Le groupe franco-belge Altifort, un temps pressenti, leur avait filé entre les doigts en février.
Quand il y a deux semaines, le tribunal de commerce validait la candidature British Steel, des ouvriers à l’usine de Saint-Saulve se disaient sur un petit nuage. Certains syndicalistes affichaient plus de prudence. Ils avaient peut-être raison. En difficulté, notamment à cause du Brexit, le numéro 2 de la sidérurgie britannique dit chercher un soutien financier. La chaîne Sky News évoque même un risque de faillite imminente. Des milliers d’emplois seraient en jeu.
British Steel confirme des discussions avec le gouvernement britannique, mais elles n’auraient pas d’impact sur la volonté de reprendre Ascoval et respecter les engagements, sans délai supplémentaire.
C’est aussi le vœu du ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui s’est personnellement impliqué. Bercy confirme le projet de reprise et la part de l’État dans le financement de cette opération à haute teneur politique.
rfi