Face à une troisième vague de coronavirus encore plus ravageuse que les précédentes, le Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames), a sorti un communiqué pour demander à l’Etat d’interdire les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation du Covid-19 et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. Un communiqué dont la lecture nous laisse sur notre faim. Car on a l’impression que le Sames, en tant que syndicat regroupant le personnel médical, en première ligne dans la lutte contre la pandémie, n’a pas osé aller jusqu’au bout de sa logique. A savoir qu’il aurait dû prendre son courage à deux mains, pour demander tout simplement l’interdiction des prières hebdomadaires du vendredi, mais également celle de la Tabaski ! Pour ne pas parler des Gamous et autres Magals…
A quelques jours de la fête de Tabaski, qui dit rassemblement religieux pense forcément à la grande prière de l’Aïd el Kébir ! Justement, le Bureau exécutif national (Ben) du Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes du Sénégal (Sames), a profité de cette période de préparatifs de Tabaski pour « sacrifier » un communiqué.
En effet, les braves médecins demandent à l’Etat d’interdire les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation du Covid-19 et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique. «Si rien n’est fait d’ici la fête de Tabaski, la situation de Dakar se retrouvera sur l’ensemble du territoire. C’est pourquoi le Sames demande à l’Etat d’interdire tous les rassemblements religieux, culturels et politiques qui favorisent la propagation de la maladie et de faire respecter le port du masque dans les services et sur la voie publique ». Voilà ce que préconisent ces blouses blanches face à une troisième vague de covid-19, présentée comme plus ravageuse encore que les précédentes.
Pourtant, l’heure est grave ! A l’analyse, « Le Témoin » est tenté de dire que le communiqué manque de courage dans la mesure où, autant le diagnostic est juste, autant la thérapie préconisée laisse à désirer ! En effet, le Sames semble user de circonlocutions pour éviter de faire des recommandations à polémique. Et pourtant, comme il l’indique, l’heure est grave ! A preuve, il informe que les services sanitaires sont au bord de l’implosion, surtout à Dakar « Et bientôt ce sera quasi impossible de trouver une place pour les malades graves qui sont de plus en plus jeunes » alertent les camarades du Dr. Camara, avant de déplorer qu’aucune mesure déterminante n’ait été prise et que des rassemblements continuent à se faire en toute inconscience. « Ce péril doit nous faire dépasser nos clivages et l’argument sanitaire doit prévaloir pour éviter de se retrouver devant une situation incontrôlable. Un sursaut national est attendu de tous les acteurs de la vie publique, pour préserver notre cher Sénégal », conclut le Syndicat des médecins, pharmaciens et chirurgiens dentistes.
Encore une fois, le Sames aurait dû aller droit au but voire inviter rigoureusement et fermement l’Etat, à interdire les rassemblements religieux, culturels et politiques. Quitte à faire fermer les mosquées et mettre une croix sur « la » ou les prières de la Tabaski jusqu’à nouvel ordre, en raison du rythme exponentiel de propagation de la maladie du coronavirus. Ce que l’Etat n’osera évidemment jamais faire pour des raisons politiques et sécuritaires. Religieuses aussi, par peur des confréries. Mais bon, on voit là que ce n’est pas le Sames seulement qui a peur…
Le Témoin