Le Théâtre National Daniel Sorano était trop exigu pour contenir le monde du 4e art venu des quatre coins du Sénégal. C’était un moment de fête et de retrouvailles. L’animation était à son comble. Elle a été assurée par les lébous qui, au rythme des tam-tams, ont exécuté des pas de danse. Les comédiennes, élégamment habillées, ont mis les petits plats dans les grands pour rehausser la journée. Elles étaient toutes belles dans leurs tenues en bleu et blanc.
La cérémonie était riche en émotion. Cette année, il y a eu une synergie d’actions entre la jeune génération et l’ancienne qui ont eu à marquer la belle épopée du théâtre sénégalais. Certains, malgré leur état de santé dégradant ou leur âge avancé, avaient tenu à prendre part à la cérémonie qui leur a été dédiée. Il s’agit, entre autres, de Ndèye Khady Sy qui se relève difficilement d’un Avc, Seune, Ibra Italien, Sokhna Mbayang, Mamadou Pène, Rama Thiam, Lamine Ndiaye, Bass Diakhaté, Madione Laye, Serigne Ndiaye Gonzales.
Le thème de cette édition est axé sur thème « Le théâtre, un levier pour l
e développement ». La cérémonie d’ouverture de la journée a été lancée par le Directeur du Théâtre national Daniel Sorano, Abdoulaye Coundoul. Ce dernier a, dans son discours, rappelé aux comédiens que Sorano leur appartient et leur est toujours ouvert. « La tutelle a mis énormément de moyens pour le rayonnement de ce haut lieu, vieux de plus de 60 ans », dit-il sous les ovations du public. Après son discours, deux comédiens prennent la parole pour délivrer le message de la Journée mondiale du théâtre, créée par l’Iti.
Sketchs d’actualité
Suite à leur speech, un petit intermède musical a été observé avec la complicité de la régie pour changer de décor et de tempo pour jouer au théâtre avec des thèmes d’actualité. La troupe Espoir de Kaffrine a présenté une pièce sur l’environnement et à l’immigration clandestine. Quant à celle de Dagana, elle a gratifié le public d’une pièce portant sur la violence conjugale mais aussi les viols. Pour boucler cette partie théâtrale, les comédiens de la Troupe de Sorano ont joué un extrait de la pièce intitulée « La danse de la parité ». Une représentation faite par la comédienne Ndèye Fatou Ciss et le comédien Roger Sambou, mise en scène par Omar Ciss.
Caravane vers le Palais et minute de silence pour Ndatté Diop
Enfin, la cérémonie s’est terminée sur une bonne belle note d’ensemble des acteurs comédiens qui ont fait une caravane de Sorano au mur du palais de la République. Les anciens étaient devant, les jeunes derrière. Arrivés devant le palais, ils ont marqué une minute de silence en la mémoire des artistes comédiens et de Ndatté Diop, journaliste culturel décédé récemment.
« Nous demandons la signature du décret du statut de l’artiste. Si le chef de l’Etat ne signe pas, la minute de silence sera pour nous », préviennent-ils. Ainsi, la caravane s’est dirigée directement à Pikine où il était prévu un déjeuner mais aussi une série de manifestations toute la nuit.
Emedia