Le Sénégal est « un exemple stimulateur de stabilité politique » en Afrique, affirme le chargé du suivi du processus d’évaluation du Sénégal pour le compte du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP), Ali Abdel Rhamane Haggar.
« En ce qui concerne la gouvernance politique et démocratique », le panel du MAEP, dont le rapport sur le Sénégal a été officiellement lancé jeudi, a noté que le pays « constitue un exemple stimulateur de stabilité politique non seulement en Afrique de l’Ouest, mais pour l’Afrique tout entière ».
Le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs constitue un instrument d’évaluation de la gouvernance politique, économique, d’entreprise et du développement socioéconomique créé le 9 mars 2003à Abuja, au Nigeria.
Il traite de la gouvernance des pays adhérents dans quatre domaines que sont : la démocratie et la gouvernance politique, la gouvernance et la gestion économiques, la gouvernance d’entreprise et le développement socioéconomique.
L’objectif de cet exercice est de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique, en encourageant les États membres à adopter des politiques et pratiques conduisant à la stabilité politique, à une croissance économique forte et inclusive, au développement durable et à l’accélération de l’intégration sous régionale et continentale, a souligné le chargé Ali Abdel Rhamane Haggar.
Il a fait état d’ »importants progrès » réalisés par le Sénégal dans la promotion et la protection de la femme à travers de nombreux domaines, citant « l’adoption et la mise en œuvre effective de la loi sur la parité du genre pour les postes électifs au niveau national et local ».
« En matière de gouvernance et de gestion économique, l’économie sénégalaise a repris de la vigueur depuis 2014, avec le lancement du Programme Sénégal émergent (PSE). Au plan de la gestion des finances publiques, les progrès réalisés en termes de rationalisation des dépenses publiques et de réduction du déficit, ont permis une amélioration de la situation financière du pays », a-t-il noté.
De même l’Etat du Sénégal s’est « engagé résolument dans la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, par l’adoption et la ratification de diverses conventions internationales », a indiqué le chargé du processus d’évaluation du Sénégal pour le compte du MAEP.
Il a par ailleurs mentionné la création d’institutions « appropriées », parmi lesquelles l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), et d’autres mesures similaires visant selon lui à « améliorer l’efficacité de la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent ».
Au titre de la gouvernance des entreprises, Ali Abdel Rhamane Haggar a souligné les « performances » réalisés par le Sénégal pour l’amélioration de l’environnement des affaires.
S’agissant du volet développement socio-économique, « des progrès ont été réalisés dans le domaine de la santé, notamment avec l’institution de la Couverture maladie universelle pour les enfants de zéro à cinq ans ainsi que la gratuité de la césarienne », a-t-il fait savoir.
Pour ce qui des faiblesses relevées par le rapport, il a évoqué « le problème épineux du chômage, spécialement celui des jeunes, le niveau toujours élevé de la pauvreté et la persistance des inégalités sociales ».
Ali Abdel Rhamane Haggar a évoqué, dans le même sillage, « la grande disparité entre régions, les pesanteurs socio-culturelles persistantes qui entravent le droit des femmes et des enfants ».
Selon lui, « des efforts » sont à faire également dans le domaine des affaires pour accroitre la responsabilité sociétale des entreprises.
« Je voudrais prendre acte des recommandations et conclusions du MAEP, car je partage totalement les défis et les trouvent totalement exacts tels que présentés », a réagi le chef de l’Etat, Macky Sall.
Le Sénégal, en adhérant volontairement au MAEP en 2014, « s’est résolument engagé à mettre en œuvre les réflexions issues de cet exercice », lesquelles sont dit-il « en phase » avec les objectifs de l’agenda africain 2063 et ceux transcrits dans le Plan Sénégal émergent (PSE), horizon 2035.
« Tout ce qui a été dit, j’en ferai mon équation et l’équation du gouvernement, pour y travailler au quotidien », a promis Ali Abdel Rhamane Haggar.