Dans un décret publié ce lundi en fin d’après-midi, le président camerounais, Paul Biya a annoncé que l’élection présidentielle dans son pays se déroulera le 7 octobre prochain. Pour ce scrutin uninominal majoritaire à un tour, le décret du numéro 1 camerounais précise que les bureaux de vote seront ouverts sur toute l’étendue du territoire de 8 heures à 18 heures.
A quelques trois mois environ de cette date, on ne sait pas encore si le chef de l’Etat sera candidat. Pour le moment, des motions de soutien et de déférence mais aussi des appels venant de ses militants, régulièrement relayés par les médias proches du pouvoir, se font de plus en plus nombreux. Âgé de 85 ans et président de la République depuis 1982, 36 ans au pouvoir, s’il est candidat, ce sera alors pour un septième mandat.
En attendant, certains de ses adversaires sont déjà connus. Le Social democratic front (SDF, anglophone), principal parti d’opposition, a déjà désigné son candidat. Il s’agit du tout juste cinquantenaire Joshua Osih. Quant au Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), son candidat sera son président Maurice Kamto. D’autres personnalités sont également déclarées candidates. C’est l’exemple de l’avocat et ancien vice-président de Transparency International, Akere Muna. Alors que le 18 mai dernier, les Etats-Unis l’avaient exhorté à « réfléchir à son héritage », il faudra peut-être attendre un peu plus pour connaître les intentions réelles du président Paul Biya.
Contexte d’insécurité
L’annonce de la convocation du corps électoral intervient alors que le Cameroun traverse une mauvaise période caractérisée par une insécurité grandissante. Le pays est en guerre contre Boko Haram qui sévit dans l’Extrême-nord du pays, faisant plusieurs morts ainsi des déplacés.
Dans les régions anglophones du pays, le Nord-ouest et le sud-ouest, l’Etat doit faire face depuis 2016-2017, à une crise sécessionniste à l’origine de meurtres et d’enlèvements. Selon le gouvernement, dans le camp des forces de sécurité on déplore déjà plus de 80 décès. Du côté des Nations unies, on annonce que quelques 160.000 personnes ont dû fuir leur logement à la suite des violences. Pendant ce temps, l’Agence nigériane de gestion des urgences (SEMA) a situé à 34.000, le nombre des personnes se sont réfugiées au Nigeria. Mais la crise est loin d’avoir atteint son épilogue. Ce lundi même, jour de l’annonce de la date de l’élection, de nombreux coups de feu ont été entendus dans la région, selon des témoins relayés par l’AFP.
Notons que l’élection présidentielle aurait dû se tenir au même moment que les élections législatives et municipales. Mais celles-ci, « à cause du chevauchement des opérations électorales » et probablement en raison de la situation sécuritaire, ont été décalées de 12 mois sur proposition du gouvernement camerounais, par les parlementaires le 2 juillet dernier.