Selon la Banque mondiale, la dette totale des pays émergents a atteint un nouveau record historique: 168% de leur PIB, soit 55.000 milliards de dollars. Et la hausse n’a jamais été aussi rapide.
Eternel marronnier de la Commission européenne, l’endettement est autrement plus inquiétant dans les pays émergents que dans les pays développés, prévient la Banque mondiale, dans son étude Global Waves of Debt, publiée le 19 décembre dernier. La dernière vague d’endettement entre 2010 et 2018 des pays en développement est ainsi la plus rapide et la plus importante depuis 50 ans: +54% en seulement 8 ans.
En valeur, c’est un record historique puisque la dette (publique et privée) des pays émergents a atteint, fin 2018, 168% de leur PIB (en moyenne) soit 55.000 milliards de dollars. « En outre, la progression a été exceptionnellement généralisée : elle concerne aussi bien la dette publique que la dette privée, et s’observe dans pratiquement toutes les régions du monde » explique la Banque mondiale.
Crises financières à prévoir?
Si les taux d’intérêt historiquement bas limitent le risque de crise mondiale, le danger n’est pas pour autant écarté. L’institution indique que la moitié des hausses rapides d’endettement des pays émergents depuis 1970, se sont soldés par des crises financières. Surtout que si la dette augmente, ce n’est pas forcément le cas de l’investissement public.
« Les gouvernements doivent agir rapidement pour améliorer la viabilité de la dette et réduire l’exposition aux chocs économiques » prévient Ceyla Pazarbasioglu, vice-présidente du Groupe de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finance et institutions.
La Chine en tête
Et c’est la Chine qui se retrouve comme un des principaux acteurs de l’endettement avec un ratio dette sur PIB qui a augmenté de 72 points depuis 2010 pour atteindre 255% du PIB. « Toutefois, même en excluant la Chine de l’analyse, l’endettement est globalement élevé dans les économies émergentes et en développement, où son niveau a doublé depuis 2007 » indique l’étude.
Et la Banque Mondiale conclut en donnant ses recommandations: améliorer la gestion de la dette, la perception des impôts et la flexibilité sur les taux de changes. Mais surtout instaurer des règles budgétaires plus strictes pour gérer les dépenses.