Les «Diables rouges» belges grands outsiders du Mondial 2018?

L’équipe de Belgique débute sa Coupe du monde 2018 de football face à celle du Panama, ce 18 juin à Sotchi, dans le groupe G, avant d’enchaîner face à la Tunisie (23 juin) et l’Angleterre (28 juin). La génération dorée belge, à qui on promet monts et merveilles depuis cinq ans, compte bien briller en Russie après avoir affiché ses limites collectives et mentales dans les moments-clés, notamment lors de l’Euro 2016.

De notre envoyé spécial en Russie,

Pour le groupe audiovisuel britannique BBC, pas de doute, la Belgique sera championne du monde de football 2018, le 15 juillet prochain à Moscou. En se référant aux éditions passées, la British Broadcasting Corporation a en effet estimé que les « Diables rouges » répondaiant à tous les critères du futur vainqueur.

Il y a quatre ans, ce type de pronostic aurait conforté les supporters et fait les délices de la presse belge. Avant le Mondial 2014, cette dernière n’hésitait d’ailleurs pas à dresser un parallèle entre sa sélection et l’équipe de France « Black-Blanc-Beur », sacrée en 1998. Mais une Coupe du monde au Brésil frustrante et un Euro 2016 ont douché les ardeurs.

« La Belgique est le vrai outsider de cette Coupe du monde »

« Nous sommes plus expérimentés, souligne aujourd’hui le gardien de but Thibaut Courtois, juste avant son premier match du tournoi face au Panama (18 juin à Sotchi), en conférence de presse. Mais nous considérer comme les grands, grands favoris, je ne dirais pas ça. Nous avons les moyens d’aller loin. Je pense que nous devons y croire. En tant qu’équipe, nous devons croire en nos chances. Alors on ne va pas dire qu’on va gagner ou qu’on est les meilleurs. Mais on a les qualités pour aller loin ».

Un avis en grande partie partagé par le Sénégalais Mbaye Leye, qui évolue dans le championnat belge depuis 2007. « Je ne pense pas que la Belgique soit favorite pour cette compétition, estime l’attaquant du KAS Eupen. La Coupe du monde est une compétition qui nécessite de l’expérience. On a des équipes comme l’Allemagne […], le Brésil ou la France qui sont habituées à disputer des tournois comme celui-là. La génération belge est de qualité avec des joueurs qui évoluent au haut niveau. Mais cette compétition requiert de l’expérience, un groupe fort et de l’humilité. Je pense que la Belgique est surtout le vrai outsider de cette Coupe du monde ».

Limites et blocages

En 2014, la Belgique a réussi un parcours plutôt convaincant en battant au premier tour l’Algérie (2-1), la Russie (1-0), la Corée du Sud (1-0) et les Etats-Unis (2-1 a.p.) en huitièmes de finale avant de buter en quarts (0-1) face à l’Argentine, future finaliste. Durant cette rencontre, les « Diables rouges » ont affiché un manque d’expérience et d’efficacité offensive. Mais ils ont promis de revenir plus forts, en 2016 en France.

Sauf que le Championnat d’Europe, qui pouvait/devait être leur moment de gloire, s’est mal terminé. Après une défaite face à l’Italie (0-2), les protégés de Marc Wilmots ont certes semblé monter en puissance, en battant successivement au premier tour l’Irlande (3-0), la Suède (1-0), puis la Hongrie (4-0) en huitièmes de finale. Mais Eden Hazard et ses partenaires sont ensuite retombés dans leurs travers en quarts de finale. Bien que menant au score 1-0 et dominant de la tête et des épaules, ils se sont inexplicablement effondrés face à de modestes Gallois (1-3).

Manque de fraîcheur physique ? Erreurs tactiques ? Faillite des cadres ? Le débat s’est très vite cristallisé autour des choix du sélectionneur, révélant au passage des dissensions au sein du groupe. Certains, comme Hazard, ont soutenu publiquement Wilmots. D’autres, comme Thibaut Courtois ont ouvertement remis en cause la légitimité du technicien.

Nouveau système et nouvel état d’esprit ?

Quelques semaines plus tard, la Fédération belge a décider de confier la suite à Roberto Martinez. Le jeune coach espagnol, qui s’était distingué les saisons précédentes dans le championnat anglais, a alors décidé de changer le système de jeu. Finie la défense à 4, les « Diables rouges » évoluent régulièrement dans un 3-4-3 assez osé mais qui semble fonctionner. La Belgique a (encore) réussi des éliminatoires quasi-parfaites.

A 30 ans passés, certains cadres disputent sans doute leur dernière Coupe du monde, voire leur dernière grande compétition ; les défenseurs Thomas Vermealen (32 ans) et Jan Vertonghen (31 ans), le milieu de terrain Marouane Fellaini (30 ans), l’attaquant Dries Mertens (31 ans) et surtout le taulier Vincent Kompany (32 ans). Pour eux, ce sera donc sûrement l’ultime occasion de  répondre aux attentes que leur talent suscite. Et pour y parvenir, il faudra faire mieux que la 4e place décrochée au Mondial 1986…

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RFI