France: Bruno Le Maire cherche encore sa place au sein de la majorité

Le projet de loi « Pacte » (Pour la croissance et la transformation des entreprises) est présenté ce lundi 18 juin en Conseil des ministres. Bruno Le Maire sera placé en première ligne pour le défendre. Le transfuge venu des Républicains a toujours du mal à trouver sa place dans la galaxie macroniste où certains le jugent « opportuniste et trop à droite ».

Heureux, épanoui, Bruno Le Maire « s’éclate à Bercy », assure son entourage. Le ministre de l’Economie revient de loin. Des rumeurs de remaniement avaient circulé à la fin de l’année dernière. Le mois dernier encore, Emmanuel Macron s’est agacé de ses prises de parole, comme sa sortie sur les aides sociales. Tout cela appartiendrait au passé. « Maintenant, Bruno joue collectif », affirment des proches du ministre de l’Economie.

Mais avec d’autres ministres et plusieurs députés de la majorité, la greffe n’a toujours pas pris. L’ambiance est même glaciale avec Edouard Philippe. L’ancien candidat à la primaire de la droite a encore du mal à travailler sous l’autorité de celui qui n’était qu’un lieutenant d’Alain Juppé. « Evidemment, il y a de la concurrence », confie un compagnon de route de Bruno Le Maire. Mais il n’ira pas jusqu’à s’opposer directement. « S’il affaiblit le Premier ministre, il s’affaiblit lui-même », prévient ce proche.

Pas encore reconnu comme un vrai membre de l’équipe Macron, la loi « Pacte » est une « occasion d’être au coeur du système », ajoute un député macroniste de la première heure. « Bruno Le Maire a bien compris qu’il pouvait prendre ses galons de marcheur ».

La loi « Pacte » veut redynamiser l’économie française

Ce projet de loi entend faciliter la création des entreprises en allégeant les contraintes, et à leur permettre de grandir en supprimant ou assouplissant les effets de seuils qui bloquent bien souvent les PME à 20 ou 50 salariés. Dans les grandes entreprises l’Etat se veut moins présent en entamant un plan de privatisations : passer sous les 50 % du capital d’aéroports de paris, sous les 33 % chez Engie (ex-GDF Suez) et en quittant la Française des jeux.

Moins présent l’Etat n’en sera pas pour autant moins vigilant. La protection des entreprises françaises contre les investissements étrangers jugés non souhaitables dans des secteurs jugés stratégiques sera renforcée. En outre, pour orienter l’épargne des Français vers le financement direct des entreprises tricolores, une tendance peu développée en France, le projet prévoit des réformes de l’assurance-vie et de l’épargne retraite.

Enfin, le Code civil inscrira dans le marbre l’engagement sociétal des entreprises et leur obligation de prendre en compte les conséquences sociales et environnementales de leur activité.

RFI