Les Égyptiens approuvent la réforme prolongeant la présidence d’Abdel Fattah al-Sissi

La révision constitutionnelle prolongeant la présidence d’Abdel Fatah al-Sissi a été approuvée à 88,83% par référendum, selon la commission électorale.

La révision constitutionnelle controversée permettant la prolongation de la présidence d’Abdel Fattah al-Sissi, et qui renforce ses pouvoirs et ceux de l’armée, a été approuvée par référendum à 88,83 %, a annoncé mardi 23 avril l’Autorité nationale égyptienne des élections.

Le président de cet organisme, Lachine Ibrahim, a précisé lors d’une conférence de presse au Caire, que 11,17% des électeurs se sont prononcés contre cette réforme et que le taux de participation a atteint 44,33%.

Lachine Ibrahim a également insisté sur le caractère « démocratique » du scrutin. Mais le référendum a été organisé en un temps record, quatre jours après un vote au parlement, et sans véritable débat de fond sur les enjeux de la réforme.

L’opposition et les ONG de défense des droits de l’homme, qui ont dénoncé un renforcement de « l’autoritarisme » du régime, ont été écartées des grands médias, tous étroitement contrôlés par l’Etat. Les soutiens de Sissi considèrent en revanche que les changements proposés sont indispensables pour que le président puisse parvenir à boucler des projets de développement majeurs ainsi que les réformes économiques.

Un mandat de quatre à six ans

La réforme permet en effet de faire passer le deuxième mandat dAbdel Fattah al-Sissi de quatre à six ans, portant son terme à 2024. Ce dernier pourrait ensuite se représenter en 2024 pour un troisième mandat, ce qui le reconduirait au pouvoir jusqu’en 2030.

Au-delà de la prolongation de sa présidence, la révision constitutionnelle permet d’accroître son contrôle sur le système judiciaire. Elle octroie également un pouvoir politique à l’armée, pilier du régime d’Abdel Fattah al-Sissi.

L’ex-maréchal Sissi a été élu président en 2014 avec 96,9 % des voix, un an après avoir renversé avec l’armée, à la faveur d’un mouvement populaire, le président islamiste Mohamed Morsi. Il a été réélu en 2018 à 97,08 %.

Avec AFP et Reuters