De hauts responsables américains sont actuellement à Port-au-Prince pour des entretiens avec les autorités haïtiennes, des représentants de l’opposition et de la société civile. Déplacement une semaine après la demande officielle d’intervention étrangère du Premier ministre haïtien pour tenter de libérer le pays des gangs. Après des mois d’immobilisme, les États-Unis montrent de premiers signes d’engagement avec des mesures annoncées mercredi 12 octobre.
Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, confirme « le déploiement dans les prochains jours d’une assistance en matière de sécurité à la police nationale haïtienne pour renforcer sa capacité à lutter contre les gangs ». Il n’y a pas plus de détails sur la nature de cette « assistance ».
De hauts fonctionnaires américains laissent entendre « qu’il est prématuré de parler d’une présence sécuritaire américaine ». Des réserves donc sur l’envoi de troupes au sol, à quelques jours des élections de mi-mandat, voire sur la direction d’une force de stabilisation internationale éventuellement décidée par le Conseil de sécurité de l’ONU dans les prochains jours.
Restrictions de visas
« Si ce n’est les États-Unis, alors qui ? », s’interroge le Miami Herald. Aucun autre pays n’a exprimé la volonté d’engager des troupes en Haïti, comme le réclame le Premier ministre haïtien. Le journal se demande comment l’aide humanitaire promise par Washington, pour faire face notamment à l’épidémie de choléra, pourra être acheminée alors que les grands axes routiers sont livrés aux gangs.
Les États-Unis annoncent aussi des restrictions de visas contre des fonctionnaires haïtiens – des acteurs politiques, économiques – et leur famille « impliqués dans le fonctionnement » de ces bandes armées. Le département d’État dit avoir identifié un premier groupe de personnes et fait savoir que d’autres sanctions seront annoncées prochainement.