Des policiers ont manifesté vendredi matin à Paris à l’appel de plusieurs syndicats, dont Alliance et UNSA Police, bravant l’interdiction de rassemblement toujours en vigueur pour dénoncer l’attitude du gouvernement à leur égard ainsi que le climat ambiant de ce qu’ils qualifient comme une “haine anti-flics”.
“Les collègues n’en peuvent plus. Ça fait des mois que ça dure”, a déclaré à la presse Fabien Vanhemerlryck, secrétaire général du syndicat policier Alliance, à l’arrivée du cortège, parti des Champs-Elysées, devant le ministère de l’Intérieur place Beauvau.
“La police n’a jamais été au-dessus des lois, mais elle ne doit pas être en dessous des lois”, a-t-il déclaré en appelant “le président Macron (à) soutenir, respecter et considérer sa police”.
Face aux accusations de violences et de racisme visant la police française, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner annoncé lundi l’abandon de la technique controversée d’interpellation “par étranglement” et évoqué une suspension systématique des fonctionnaires de police en cas de “soupçons avérés” d’acte ou de propos raciste.
Ces décisions du ministre, prises dans le contexte de manifestations contre les brutalités policières dans le sillage de la mort de George Floyd aux Etats-Unis, catalysent la colère des policiers et Christophe Castaner a reçu jeudi plusieurs représentants syndicaux place Beauvau dans le cadre de consultations qui devaient se poursuivre vendredi.
“Les forces de l’ordre sont aujourd’hui lâchées par leur hiérarchie”, a réagi vendredi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui s’est rendue dans un commissariat de Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine).