Assaillis par toutes sortes de difficultés de toutes parts, les pêcheurs regroupés au sein de l’Union nationale des pêcheurs artisanaux du Sénégal (Unapas) soutiennent qu’ils n’en peuvent plus. Tribune
«Le matériel de pêche devient de plus en plus cher, de même que le carburant. Il n’y a plus de bois pour fabriquer des pirogues. Sur le marché, nous ne pouvons plus vendre nos poissons. Dans les quais de pêche, vous ne trouverez que des caisses de poissons des bateaux industriels. Ce qui est inadmissible», dénonce Ibrahima Kane.
Le Sénégal compte plus de 700 km de côtes. «Si les autorités vont jusqu’à nous parler de pisciculture, c’est parce qu’elles ont bradé nos côtes avec les licences de pêche. Les bateaux industriels surexploitent nos côtes. Le navire qui doit surveiller la pêche industrielle est en panne. C’est incroyable ce qui se passe dans ce pays», cogne-t-il à nouveau.
Pour le trésorier général adjoint de l’Unapas, nos autorités doivent prendre la Mauritanie comme référence. «Il y a quelques années, la Mauritanie n’avait pas de poissons. Mais les autorités ont cassé toutes les licences de pêche. Elles ont réorganisé le secteur, et aujourd’hui, les côtes mauritaniennes sont très poissonneuses. Pourquoi pas le Sénégal ?», se demandent les pêcheurs artisanaux.
Ils menacent de descendre dans la rue
Les pêcheurs artisanaux invitent le président de la République à prendre ses responsabilités pour satisfaire leurs doléances. «Si rien n’est fait d’ici quelques jours, nous allons descendre dans la rue. Les autorités seront responsables de tout ce qui pourrait advenir», martèle Ibrahima Kane.
Ils exigent le démarrage des travaux de rénovation de la brèche de Saint Louis. «La brèche a tué près de 500 personnes. Nous voulons des actions concrètes et non des promesses», pestent les pêcheurs.
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