La Chine a renforcé son emprise sur les ports européens, dont ceux de Zeebrugge et Anvers, au cours de l’année précédente, ressort-il d’un rapport néerlandais du Clingendael China Centre. Ce dernier met en garde contre l’augmentation des investissements chinois dans les ports maritimes à conteneurs, qui menacent de rendre les États membres de l’Union européenne plus dépendants politiquement de Pékin, écrivait jeudi De Morgen.
La Belgique et les Pays-Bas notamment sont devenus plus vulnérables face à l’influence du Parti communiste chinois (PCC), alors que l’Empire du Milieu possède une part importante des terminaux belges de conteneurs.
Dans le port de Zeebrugge, environ 90 % du terminal de conteneurs est aux mains de l’entreprise étatique China COSCO Shipping. Cette compagnie maritime est la plus importante au monde et constitue le troisième transporteur de conteneurs international. Le PCC est son actionnaire principal; “l’orientation politique est donc un facteur potentiellement décisif, aujourd’hui et à l’avenir, pour cette entreprise d’État”, selon le chercheur Frans-Paul van der Putten, du Clingendael China Centre.
L’exemple grec se révèle particulièrement parlant, pointe l’étude. Durant la crise économique de 2008, China COSCO Shipping a racheté le terminal à conteneurs du port du Pirée, devenant du même coup l’actionnaire majoritaire du port. Or, l’influence économique de Pékin transparaît dans les positions défendues par le gouvernement grec à l’échelon européen.
Athènes s’était ainsi opposée en 2016 à une déclaration critique de l’UE sur l’attitude de la Chine en mer de Chine méridionale et avait posé son veto à une résolution européenne visant à condamner les positions du géant asiatique en matière de droits de l’homme lors d’un conseil des Nations Unies. La même année, la Grèce s’était prononcée contre un mécanisme de l’UE visant à contrôler plus rigoureusement les investisseurs extérieurs à l’Union.