L’Iran a rejeté, mercredi, le projet de résolution présenté la veille à l’AIEA par les États-Unis et trois pays européens, qui dénoncent le manque de coopération de Téhéran dans le dossier nucléaire.
C’est un nouveau coup d’arrêt dans les négociations au sujet du nucléaire iranien. Téhéran a rejeté le projet de résolution présenté à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) par les États-Unis et trois pays européens, qui dénoncent le manque de coopération de Téhéran dans le dossier nucléaire, a affirmé, mercredi 16 novembre, le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA).
« Ils (ces pays) ont rédigé une résolution et apporté des documents dont ils savent eux-mêmes qu’ils ne sont pas vrais et qu’ils sont rejetés par la République islamique », a affirmé Mohammad Eslami, cité par l’agence officielle Irna.
Les États-Unis et leurs alliés, « qui multiplient les sanctions » contre l’Iran, sont habitués à « adopter une politique de pression maximale et répandre des accusations contre la République islamique, a-t-il ajouté.
M. Eslami a ajouté qu’aucune visite de représentants iraniens à l’AIEA n’était à l’ordre du jour « pour le moment ».
Les États-Unis et les trois pays européens (Royaume-Uni, France et Allemagne) parties à l’accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont soumis, mardi soir, à l’AIEA, une nouvelle résolution dénonçant le manque de coopération de Téhéran, selon des sources diplomatiques.
Les quatre pays occidentaux ont pris cette décision après avoir pris connaissance d’un rapport de l’Agence faisant état de l’absence d’avancées sur la question de trois sites non déclarés, où des traces d’uranium avaient été découvertes par le passé.
« Coopération insuffisante de l’Iran »
Selon le projet de résolution consulté par l’AFP, le Conseil « exprime sa profonde inquiétude » face à ce problème qui reste en suspens « du fait d’une coopération insuffisante de l’Iran ».
Le texte « juge essentiel et urgent » que Téhéran fournisse sans délai « des explications techniquement crédibles » sur la présence des particules d’uranium, ainsi que « l’accès aux sites et au matériel », pour « permettre la collecte d’échantillons », est-il écrit.
Une délégation de l’AIEA devait se rendre en Iran d’ici à la fin du mois pour tenter d’avancer sur ce contentieux de longue date.
« Nous avons répondu à toutes les allégations (…) de l’AIEA et s’ils (les pays occidentaux, NDLR) avaient de bonnes intentions et une volonté de poursuivre les négociations, ils n’auraient pas présenté de résolution » contre l’Iran, a ajouté Mohammad Eslami.
Le pacte de 2015 offre à l’Iran un allègement des sanctions internationales en échange de garanties permettant d’assurer que Téhéran ne se dotera pas de l’arme atomique, un objectif que la République islamique a toujours nié poursuivre.
Mais à la suite du retrait des États-Unis de l’accord en 2018 et du rétablissement des sanctions américaines qui étouffent son économie, Téhéran s’est progressivement affranchi de ses obligations.
Les espoirs pour le relancer apparaissent de plus en plus réduits.